Nous venons peut-être d’assister à un moment historique en France, à l’Élysée. C’est en tout cas ce que nous aimerions croire. Les Échos rapportent que 70 CEO de la tech mondiale se sont engagés auprès d’Emmanuel Macron en signant un manifeste comprenant en tout huit engagements. Entre autres, nous retrouvons des promesses de lutte contre les contenus haineux ou terroriste, une amélioration de la protection des données ou encore l’équité fiscale.

Les licornes françaises sont au rendez-vous

Lundi 30 novembre, les patrons des géants Google, Facebook, Booking, Twitter, Snapchat, ou encore Uber se sont retrouvés à l’Élysée aux côtés d’autres grands patrons français dont Stéphane Richard pour Orange, Xavier Niel, groupe Iliad, Gilles Pélisson du groupe TF1, Jean-Laurent Bonnafé de BNP Paribas ou encore Jean-Paul Agon de L’Oréal. Deux licornes françaises dont BlaBlaCar et Doctolib étaient aussi de la partie ainsi que deux géants asiatiques, le chinois Huawei et l’indien Bharti. Deux absents de taille : Tim Cook pour Apple et Jeff Bezos d’Amazon.

Ces retrouvailles sont en réalité l’équivalent d’un sommet intermédiaire en attendant le troisième sommet Tech For Good, prévu pour juin 2021. Une initiative d’Emmanuel Macron pour tenter de fédérer les grands patrons de la tech du monde entier et de les réunir autour de groupes de travail. Il a par exemple déjà été question de parité ou de diversité dans le monde de la tech, un sujet sur lequel les grandes entreprises de la tech ont déjà pris une série d’engagements. Depuis, les sujets de l’inclusion économique et sociale, ainsi que l’environnement ont été mis autour de la table.

Une initiative Tech For Good en amont de la sortie du Digital Services Act

L’Élysée espère cette fois-ci poser le débat avant la publication du Digital Services Act. Lundi 30 novembre, huit engagements ont été définis. Parmi ces derniers, nous retrouvons la lutte contre les contenus haineux et terroristes en première position. Un sujet cher à la France qui a déjà mis en place une loi contre la haine en ligne en juillet 2020. Un sujet d’actualité après l’assassinat de Samuel Paty, revendiqué sur Twitter. Dans ce manifeste, nous retrouvons également des contraintes, notamment pour Google qui ne pourra bientôt plus mettre en avant ses propres services sur son moteur de recherche, une pratique déjà condamnée à trois reprises par la Commission européenne.

Lors de la signature du manifeste, les entreprises présentes ont promis de contribuer « équitablement aux impôts des pays » dans lesquels elles exercent leurs activités. La fin de l’optimisation fiscale ? En tout cas la France n’aura pas attendu le 30 novembre pour envoyer son avis d’imposition, un impôt aussi appelé taxe GAFA, aux géants du numérique. Après avoir lancé l’idée d’une taxe européenne, Bruno Le Maire a finalement décidé de ne pas attendre et d’y aller seul. Enfin, la question de la protection des données a également été abordée lors de cette session, ainsi que des sujets comme l’impact environnemental des géants du web, leur rôle dans la fracture numérique ou encore la lutte contre les discriminations.