S’il est commun d’évoquer l’induction lors de discussions “cuisine”, le terme pourrait faire son entrée dans les débats liés à la transition écologique. Dès 2021, la ville allemande de Karlsruhe va tester une route qui recharge les véhicules électriques grâce à l’induction dynamique.

La technologie de cette route à induction se basera sur l’expertise d’ElectReon, une entreprise israélienne spécialisée dans la recharge sur route. Eurovia, une filiale de Vinci, assurera la gestion des infrastructures et de l’offre commerciale. Enfin, afin de mener cette expérience en Allemagne, ces deux entreprises s’appuient sur le fournisseur Energie Baden-Wurtenberg. Pour commencer, le tronçon à induction dynamique s’étendra sur 100 mètres, avec comme objectif de le prolonger de 500 mètres.

Cette portion de route vise à estimer les capacités du chargement par l’induction. Ainsi, les bus électriques de la ville de Karlsruhe participeront à l’expérience et utiliseront le tronçon afin de collecter des données. Celles-ci mesureront la récupération d’énergie par les véhicules, notamment en calculant l’évolution du chargement, de manière graduelle avec l’allongement de la route.L’induction dynamique a déjà fait l’objet de plusieurs tests. En 2019, la technologie d’ElectReon a permis de recharger une Renault Zoé ZE 40. Aussi, l’entreprise a construit d’autres routes en Israël et en Suède. Sur une vision à long terme, au-delà de fournir une alternative aux stations de recharge qui nécessitent du temps, cette technologie pourrait amener à une réduction de la taille des batteries.

Le recyclage du lithium doit être « complété de toute urgence par des technologies alternatives »

Cette nouvelle apparaît comme positive pour la réduction de la pollution de l’air des villes, mais elle reste à nuancer. Les batteries, de voitures électriques ou de smartphones, nécessitent du lithium, un métal alcalin rare. 75% des réserves mondiales connues se trouvent dans le triangle du lithium qui chevauche la Bolivie, l’Argentine et le Chili. L’Allemagne en possède également sur son territoire, et elle fait de la recherche pour ne plus produire de déchets grâce à la géothermie.

Toutefois l’explosion de la production de lithium, qui d’après des données de Statista, s’élevait en 2010 à 28 100 milliers de tonnes, et qui a atteint son pic en 2019 avec 95 000 milliers de tonnes, entraîne une course qui n’est pas toujours soucieuse des contraintes environnementales. La batterie de la Model S de Tesla contient environ 63kg de composés lithium, ce qui équivaut aux besoins de 10 000 téléphones portables. Une étude de l’université allemande de Georg-August de Göttingen réalisée par Thomas Wagner avertit que « dans l’ensemble, des stratégies judicieuses de recyclage du lithium assurent les besoins et une protection de l’environnement dans l’immédiat, mais elles doivent être complétées de toute urgence par des technologies alternatives dans un avenir proche ».