Facebook a admis que son outil « Conversion Lift » avait surestimé le retour sur investissement des publicités entre août 2019 et août 2020. Un problème qui a faussé les données utilisées par les annonceurs pour décider du montant dépensé lors de leurs campagnes publicitaires. Pour corriger son erreur, la firme de Mark Zuckerberg a redistribué des millions de dollars sous forme de crédits à certains de ses annonceurs, a rapporté le Wall Street Journal. Mais est-ce vraiment suffisant ?

Des milliers d’annonceurs concernés

Selon Facebook, l’outil Conversion Lift « vous aide à comprendre la valeur réelle de vos publicités Facebook, Instagram et Audience Network pour augmenter les ventes et les conversions ». Tout du moins, lorsqu’un problème de calcul ne vient pas se glisser au milieu de celui-ci, comme ça a été le cas pendant un an, entre le mois d’août 2019 et le mois d’août 2020.

De fait, durant cette période, l’outil a surestimé les résultats obtenus par les publicités déployées sur les réseaux sociaux du groupe Facebook. Si la firme de Mark Zuckerberg a cherché à rectifier son erreur en redistribuant des crédits à certains de ses annonceurs, pour Florian Adamski, directeur général mondial de la holding Omnicpm Group, cette solution est loin d’être suffisante : « Ce n’est pas comme si, en payant quelques milliers ou millions de dollars, c’était fini. Cette erreur va beaucoup plus loin, nous devons trouver comment réparer les dommages causés et faire en sorte que cela ne se reproduise pas ».

Il faut comprendre que cette erreur de mesure a largement influé sur les budgets marketing de milliers d’annonceurs. Or, à l’heure actuelle, Facebook ne leur permet pas de savoir dans quelle mesure ils ont été atteints par celle-ci, ni comment elle s’est produite. De la même façon, ils ignorent comment le montant du dédommagement a été calculé par l’entreprise de Mark Zuckerberg.

Facebook, grand habitué de la surévaluation des données publicitaires

Cette nouvelle erreur n’est malheureusement pas un cas isolé dans l’histoire de Facebook. En 2018 par exemple, une plainte avait été déposée à l’encontre du réseau social, alors accusé d’avoir gonflé l’audience vidéo de ses annonceurs. Pour réparer ce préjudice, l’entreprise avait alors accepté de verser 40 millions de dollars d’indemnités, soit 36,5 millions d’euros. Avant ça, en 2016, Facebook avait également admis une erreur de mesure affectant les Instant Articles, ainsi que des erreurs affectant la portée des publicités, ainsi que le nombre de partages et de likes.

Rappelons toutefois que la firme de Mark Zuckerberg n’est pas la seule concernée par les erreurs de ce type ; récemment, LinkedIn a admis que plus de 418 000 annonceurs avaient été affectés par des erreurs de mesures publicitaires.