Au début du mois de novembre, la Chine a pris une décision forte en prenant des mesures pour réguler le monopole de ses entreprises technologiques, à l’image des États-Unis et de leurs GAFA. Alors, les géants de l’Empire du Milieu ont-il de quoi s’inquiéter ?

Réaffirmer son pouvoir

Alors qu’Ant Group, véritable mastodonte de la fintech en Chine, devait faire son introduction en bourse au début du mois, les autorités du pays ont annulé l’opération au dernier moment tout en convoquant plusieurs dirigeants de l’entreprise. En plus de réaffirmer son pouvoir, le pays a par la même occasion annoncé l’arrivée de nouvelles réglementations pour réguler ses grandes entreprises. La Chine compte en effet des géants de l’industrie dont l’influence s’étend davantage de jour en jour, que ce soit au sein-même du pays ou dans le reste du monde, à savoir Alibaba, Tencent, ByteDance ou encore Baidu.

Le gouvernement a ainsi publié un rapport antitrust pointant du doigt les pratiques et le pouvoir de ces entreprises, ainsi que leur impact sur l’économie du pays. Ce rapport comprend également des mesures strictes pour tenter d’endiguer le problème, protéger les droits des consommateurs et assurer que la concurrence soit encore possible et juste. Elles ont d’ailleurs été saluées par Daniel Zhang, PDG d’Alibaba, qui les considèrent comme « opportunes et nécessaires ».

« La supervision permet aux entreprises non seulement de bien se développer par elles-mêmes, mais aussi de contribuer au développement durable et sain de toute la société et de créer l’innovation », a-t-il ajouté.

Pas de coup de tonnerre ?

Néanmoins, il semblerait que cette nouvelle législation ne soit pas synonyme de coup de tonnerre en Chine. Interrogée par CNBC, l’experte Angela Zhang affirme que les géants chinois ne risquent pas de crouler sous les poursuites judiciaires : « Il ne faut pas s’attendre à une explosion soudaine d’affaires contre ces plateformes en ligne ». En effet, elle explique que ces enquêtes prendraient plusieurs années pour aboutir, notamment car les agences chargées de ces affaires ne disposent pas de beaucoup de main d’œuvre.

Selon elle, ces mesures, qui n’ont pas encore été annoncées officiellement, feront plutôt figure de marche à suivre et ne permettront pas de modifier les cadres réglementaires existants. Pour l’instant, il ne faut donc pas s’attendre à de véritables poursuites comme c’est le cas aux États-Unis avec Google, accusé d’abus de position dominante quant à ses activités publicitaires et son moteur de recherche.