L’amendement, voulu par la Mairie de Paris, permettrait aux collectivités locales d’augmenter la taxe de séjour, passant de 2,30€ à 4,10€ par nuitée, soit le même tarif que pour les palaces à l’heure actuelle. Une taxe additionnelle de 10% pourrait être instituée par le département ou même la région, comme c’est le cas de la région Ile-de-France qui a instauré une taxe supplémentaire “Grand Paris” de 15%.

L’amendement présenté par Christophe Jerretie (Modem) a été bien accueilli par les autres députés, dont Pierre-Yves Bournazel (Agir), qui a décrit ce projet de loi comme étant “juste, pertinent et très pragmatique”.

L’objectif est de rétablir une équité avec les hôtels. En effet, Paul Simondon, l’adjoint à la mairie de Paris en charge du budget et des finances s’était questionné : “Au moment où l’activité touristique redémarrera, est-ce que l’on souhaite que Airbnb rafle la mise ? […] Ou souhaite-t-on que l’hôtellerie classique, qui paie des impôts, participe à l’activité économique de la ville et crée des emplois, puisse en bénéficier ?”.

Airbnb affirme sur son blog avoir versé 58 millions d’euros de taxe de séjour en 2019, contre 24 millions en 2019. Paris a perçu 15,3 millions d’euros des taxes de séjour, ainsi que 2,3 millions d’euros pour Marseille, et 1,8 million d’euros pour Nice.

La plateforme est contrainte de fournir aux communes des informations sur les réservations effectuées : le nombre de voyageurs, le montant du règlement, et l’adresse du logement. Si cette première lecture de ce projet de loi de Finances est définitivement votée par le Parlement, les collectivités locales ne pourront que se réjouir de pouvoir renflouer les caisses.

Pour l’instant, Airbnb tente de se sortir la tête de l’eau, après “la crise la plus atroce” de son histoire, déplorée par son PDG, Brian Chesky. L’entreprise californienne a souhaité se refaire une beauté avec son projet d’entrée en bourse. Les beaux jours arrivent pour Airbnb puisqu’elle deviendrait l’une des plus importantes cotations boursières en 2020, dont les bénéfices pourront avoisiner les 30 milliards de dollars.

Le revers de la médaille est que cette crise a particulièrement touché le secteur de l’hôtellerie, notamment à cause de la fermeture des frontières, et des nombreuses restrictions liées à la Covid-19. En effet, de nombreux établissements, à Paris comme dans les autres grandes métropoles de France, risquent de mettre la clé sous la porte, “Et ce, jusqu’au deuxième trimestre 2021 au moins”, explique Stéphane Botz, associé tourisme et hôtellerie de KPMG, à nos confrères du Figaro.