Le président américain sortant, Donald Trump, perdra les privilèges dont il bénéficie, à partir du 20 janvier 2021, a annoncé Twitter. Le compte @realDonaldTrump de Donald Trump deviendra un compte lambda, et sera soumis aux mêmes règles que les autres utilisateurs de la plateforme, y compris l’interdiction d’inciter à la violence et de tweeter des informations infondées, dont il est le spécialiste.

Il faudra qu’il s’y fasse. Redevenir un simple citoyen n’est pas facile pour le futur ex-président qui refuse de voir sa réélection s’échapper. En effet, Donald Trump mène une lutte acharnée contre les médias et ses détracteurs, et se plaint que les réseaux sociaux censurent son camp politique, et ne respectent pas la liberté d’expression : encore une fois, sans preuve fondée.

“L’approche de Twitter vis-à-vis des dirigeants mondiaux, des candidats et des fonctionnaires est basée sur le principe que les gens devraient pouvoir choisir de voir ce que leurs dirigeants disent avec un contexte clair. Cela signifie que nous pouvons appliquer des avertissements et des étiquettes, et limiter l’engagement à certains tweets. Ce cadre politique s’applique aux dirigeants mondiaux actuels et aux candidats à des fonctions publiques, et non aux simples citoyens lorsqu’ils n’occupent plus ces postes », affirme un porte-parole de Twitter à The Verge.

Les dirigeants ne sont pas au-dessus de la loi

À l’heure actuelle, Twitter ne supprime pas les tweets mensongers d’un président car il y a “une valeur d’intérêt public à les maintenir”, mais appose une étiquette signalant la “fausse information”. Toutefois, Twitter a rappelé, une fois de plus, que les dirigeants ne sont pas au-dessus des lois du réseau, et que leurs tweets seraient supprimés, en cas d’apologie du terrorisme ou de pédophilie ou de publication d’informations privées compromettantes, entre autres.

Donald Trump multiplie ses tweets contenant de fausses informations. Durant les émeutes aux États-Unis au mois de mai, Twitter a masqué les tweets du président, dont le contenu glorifiait la violence : “quand le pillage commence, la fusillade commence”. De plus, il ne s’est pas gêné à qualifier la présidentielle de 2020 de frauduleuse, sans preuve, ou encore de déblatérer une fausse information concernant l’élection : « J’AI GAGNÉ CETTE ÉLECTION, DE BEAUCOUP ! ». Twitter n’a pas supprimé ses tweets, mais les a masqué en y affichant une étiquette : “une partie ou la totalité du contenu partagé dans ce tweet est contestée et susceptible d’être trompeuse quant au mode de participation à une élection ou à un autre processus civique”.

Donald Trump un jour bannit de Twitter ?

De plus, plusieurs chaînes de télévision américaines ont interrompu, jeudi soir, la diffusion de l’allocution du président, estimant qu’il relayait des fausses informations. Le journaliste de Vanity Fair, Gabriel Sherman, raconte que Donald Trump a appelé le propriétaire de Fox News, Rupert Murdoch, pour lui crier dessus à propos de ce choix”. L’avenir nous dira si ce magnat de l’immobilier, décrit comme l’homme “le plus dangereux de la planète” par sa nièce, obligera Twitter à le bannir du réseau social face à ses nombreux comportements, à la limite des règles de la plateforme.