Parce que dans un pays comme la France la concurrence des livres se fait sur les frais de port, le gouvernement français s’est engagé le 5 novembre 2020 à prendre en charge la quasi-totalité (la participation des librairies sera uniquement de 0,01 euro) des frais postaux des livres commandés dans des librairies indépendantes.
Le gouvernement français veut sauver les librairies indépendantes
Les ministres de l’Économie et de la Culture se sont associés pour proposer cette mesure forte et symbolique qui doit permettre aux librairies de faire face à la concurrence très forte d’Amazon. La stratégie du géant américain est, dans la plupart des cas, justement basée sur la gratuité des frais de port. En période de confinement, alors que les librairies sont fermées, on peut comprendre que le combat est totalement déloyal. Bruno Le Maire et Roselyne Bachelot ont donc décidé de rétablir une certaine équité. Le géant américain a déjà proposé une réponse au gouvernement français en dévoilant une section entièrement dédiée aux produits français.
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Dans un communiqué de presse, les deux ministres précisent que : « ce coup de pouce doit leur permettre de poursuivre leur activité à travers la vente en ligne. C’est un dispositif qui doit permettre aux libraires de ne facturer à leurs clients que les frais de port au tarif minimum légal, soit 0,01 euro ». C’était une demande expressément formulée par les acteurs du livre. Pour faire face à la concurrence, le secteur de la librairie et de l’édition n’avaient pas d’autres choix que de plaider pour l’application le plus rapidement possible d’une telle mesure. Ils ont été entendus, espérons désormais que les consommateurs fassent les bons choix.
Les frais d’envoi : seul moyen pour différencier le prix d’un livre en France
Dans notre pays, une loi encadre ce marché en imposant un prix unique du livre. Depuis 1981, cette loi a pour objectif de préserver notre réseau de petites librairies. Jusqu’à présent ce fût une réussite. Le seul moyen pour les librairies de différencier le prix d’un de leurs livres se trouve au niveau des frais d’envoi. On comprend mieux pourquoi ils n’avaient aucune chance face à Amazon. Aujourd’hui les librairies sont fermées à cause du deuxième confinement que nous sommes obligés de subir pour tenter d’enrayer la propagation de la Covid-19.
Habituellement, les points de vente physique représentent 70% de l’activité des libraires. Même si cette mesure est une première bonne nouvelle pour les acteurs du marché, on comprend néanmoins que leurs chiffres resteront probablement très bas dans les prochaines semaines au vu de ces chiffres. Pour la petite histoire, en 2015 Amazon ouvrait son premier magasin. Devinez de quel magasin il s’agissait ? Une librairie… En parallèle de cette première mesure, le Syndicat national de l’édition demande au gouvernement de : « travailler dès maintenant avec les représentants de tous les acteurs de la filière du livre, aux conditions de réouverture, dès le 13 novembre, des librairies et grandes enseignes distribuant des produits culturels ».