Les relations se tendent entre le secteur publicitaire et la marque à la pomme. Une procédure officielle a même été lancée par les associations représentant les annonceurs publicitaires français devant l’Autorité de la concurrence. Objectif ? Tout faire pour empêcher Apple de déployer ses outils anti-pistage publicitaire livrés avec iOS 14.

L’IDFA est au cœur des tensions

Ce jeudi 29 octobre, Apple a défendu cette nouvelle fonctionnalité en expliquant à l’AFP que : « avec iOS 14, nous donnons aux utilisateurs le choix de permettre ou non aux applications de les suivre à des fins publicitaires en reliant leurs informations aux données provenant de tiers, ou en partageant leurs informations avec des courtiers en données ». On comprend que les annonceurs ne se laissent pas faire, même si cette annonce semble être plutôt bénéfique à l’utilisateur final.

Apple souhaite se faire « mieux » voir des régulateurs mondiaux à l’aube d’une enquête antitrust majeure. Après avoir réalisé de véritables efforts sur Safari, les tensions se cristallisent sur l’IDFA, un acronyme pour IDentifier For Advertisers. Cet identifiant aléatoire est attribué à chaque appareil conçu par l’entreprise américaine. Avec iOS 14, Apple propose de lier cet identifiant au consentement individuel de chaque propriétaire. Tout le problème est là : c’est avec ce fameux IDFA que les annonceurs peuvent cibler les utilisateurs.

Avant cette fronde des annonceurs français, Facebook avait lui aussi prévenu dès cet été que l’iOS 14 pourrait être néfaste pour la publicité. Les géants publicitaires comme les petits annonceurs craignent évidemment un rejet généralisé de la publicité. Cela signifierait pour eux une chute massive de leur marché et certains pourraient ne pas s’en relever. Apple entend les inquiétudes de ces entreprises et propose de reporter le lancement de son outil anti-pistage à 2021 pour permettre aux entreprises publicitaires de s’adapter.

Apple affirme qu’il ne s’oppose pas au ciblage publicitaire

Si on peut comprendre le désarroi des publicitaires, il faut bien reconnaître qu’Apple reste parfaitement droit dans ses bottes. Comme la société l’a précisé : « les données d’un utilisateur lui appartiennent et il doit pouvoir décider s’il veut les partager et avec qui ». Une mesure qui, comme l’explique l’entreprise, n’est pas fondamentalement opposée à la publicité. Cet outil permet simplement de redonner plus de pouvoir aux utilisateurs en contrôlant leur accès à la publicité ciblée.

Les annonceurs reprochent pourtant à Apple de ne pas s’imposer ces mêmes règles. Ils expliquent que la marque à la pomme utiliserait les données personnelles des propriétaires d’iPhone à des fins publicitaire, et cela sans leur consentement. Les entreprises publicitaires sont inquiètes quant au fait qu’Apple puisse se dégager le terrain pour son propre bénéfice. Une décision sera très prochainement rendue par l’Autorité de la concurrence.