Le 22 octobre 2020, le gouvernement italien a annoncé, lors d’une réunion du Cabinet, interdire à l’opérateur télécom Fastweb – division italienne de Swisscom – de travailler avec Huawei pour la fourniture des coeurs de réseau 5G. Sans ce holà, Huawei aurait été l’unique fournisseur de Fastweb en coeurs de réseau.

L’affaire rapportée par Reuters, qui s’appuie sur trois sources proches de l’affaire, marque un changement dans la politique italienne. Alors qu’en septembre 2020, le secrétaire d’État étasunien Mike Pompeo avertit l’Italie sur le danger vis-à-vis de la sécurité intérieure induit par les entreprises chinoises, c’est la première fois que le gouvernement italien met un veto à un accord sur les réseaux avec Huawei : « Le gouvernement a opposé son veto à l’opération, demandant à Fastweb de diversifier ses fournisseurs », explique une source proche du gouvernement italien à Reuters.

L’Italie est le seul pays occidental à être entré dans les nouvelles routes de la soie chinoises, mais sur ce coup, la Botte rejoint la politique américaine ; tout comme la France et le Royaume-Uni qui empêchent Huawei d’accéder à leurs infrastructures 5G.

Faire confiance à Huawei après la polémique sur les portes dérobées, un défi

Les entreprises italiennes ayant déjà signé des contrats sur la 5G avec Huawei y avaient inclut une clause de retrait, dans l’éventualité où la politique nationale imposerait des conditions aux coûts exorbitants. Groupe télécom le plus important du pays, Telecom Italia a déjà exclu Huawei de l’appel d’offre concernant les coeurs de réseau.

Quant à Huawei, l’entreprise veut prouver sa bonne foi en acceptant de passer des tests qui prouveraient que ses équipements 5G ne peuvent pas être utilisés par le gouvernement chinois à des fins d’espionnage. Malgré cette déclaration, le gouvernement italien impose des restrictions quant aux interventions à distance afin de résoudre des problèmes techniques et sur les seuils de sécurité.

Le coeur de réseau, ou backbone en anglais, signifie, selon sa traduction littérale, l’épine dorsale d’un réseau. Il regroupe l’ensemble des supports de transmission et de commutation, soit l’établissement d’une communication entre deux points d’un réseau. Le coeur de réseau supporte donc la quasi-totalité du trafic. Il a donc une bande passante importante et traite des données très sensibles. Ce qui peut poser des questions quant à la sécurité intérieure, comme le témoigne le scandale des portes dérobées découvertes dans les équipements Huawei.