L’opérateur ferroviaire Ferrovie dello Stato (FS), l’équivalent de la SNCF, a révélé le 21 octobre mener avec l’entreprise énergétique Snam des tests pour remplacer les trains à combustibles fossiles par des trains à hydrogène.

Un accord unique par son ampleur

La FS et le plus grand opérateur de gazoducs en Europe ont annoncé le 21 octobre mettre en place plusieurs groupes de travails. Leur objectif sera de proposer des projets pour remplacer tous les trains fonctionnant avec de l’énergie fossile par des trains à hydrogène. Gianfranco Battisti, le directeur général de FS s’est félicité de cet accord, « Le transport ferroviaire à l’hydrogène est une innovation clé capable de rendre le transport de marchandises et de passagers plus durable sur le plan environnemental sur les tronçons ferroviaires restants qui ne sont pas encore électrifiés ».

Le deal entre la FS et la Snam est inédit par son ampleur, mais ce n’est pas la première fois que l’hydrogène est envisagé comme énergie alternative pour des lignes européennes, qui utilisent encore pour moitié l’énergie fossile. L’Allemagne a déjà deux trains qui circulent par ce moyen. La SNCF a commandé à Alstom une quinzaine de trains à hydrogène pour ses lignes régionales, ils devraient être mis en fonction avant la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron en 2022.

Le gouvernement français a prévu 7 milliards d’euros d’investissement pour développer une filière hydrogène française, la Commission européenne a annoncé en juillet 2020 un vaste plan d’investissement pour augmenter la part de l’hydrogène de 12% à 14% du mix énergétique européen en 2050.

L’hydrogène, ce n’est pas la solution miracle

Pourtant les intérêts écologiques de l’hydrogène sont encore l’objet de débat. Au-delà du prix encore élevé de la ressource, il est à 95% issu des énergies fossiles, des gaz naturels. Pour être utilisé comme vecteur d’énergie il faut le séparer d’autres éléments comme le carbone ou l’oxygène, une manipulation qui nécessite l’énergie produite par les centrales nucléaires… ou à charbon. L’hydrogène n’est pas la solution énergétique miracle, mais son usage, notamment sur les rails européens, sera un bon moyen pour multiplier les recherches sur l’hydrogène pour le rendre plus viable écologiquement.