Ant Group va entrer en bourse à Hong Kong le 5 novembre et à Shanghai à une date encore indéterminée. Une introduction qui s’annonce déjà record puisque le groupe chinois, propriétaire d’Alipay, doit lever 29 milliards d’euros selon des documents révélés le 26 octobre.

Via Ant, Alipay va battre le record de son « ancienne » maison mère, Alibaba

Avec une levée de fonds de 29 milliards d’euros, la plus importante de l’histoire boursière, Ant Group va battre le record du géant pétrolier Saudi Aramco de 2019, à un peu moins de 25 milliards d’euros. Surtout Ant Group va dépasser un précédent record, la levée du géant de l’e-commerce Alibaba de 21 milliards en 2014. Il se trouve qu’Alipay, comme son nom l’indique, était une application d’Alibaba jusqu’en 2011 et Ant Group, dirigée par le fondateur d’Alibaba, Jack Ma, reste très liée à son entreprise mère.

Ant Group est spécialisé dans le paiement en ligne, l’application sert, pour plus de 730 millions d’utilisateurs chinois, de carte de crédit, de débit, d’ fond de placement, d’assurance… Mais Alipay offre aussi toute sorte de produits financiers, prêtant de l’argent aux petites entreprises peu considérées par le système bancaire chinois. Alipay domine le marché chinois face à WeChat Pay, lié à un autre BATX, Tencent. Son volume annuel de transaction est astronomique, l’équivalent de 14 400 milliards d’euros d’échanges. L’entreprise elle-même est valorisée à 265 milliards d’euros.

Les négociations concernant l’introduction en bourse à Hong Kong et en Chine continentale ont abouti la semaine passée et Ant Group devrait être coté à Hong Kong à partir du 5 novembre et à une date encore inconnue à Shanghai.

Dans deux communiqués Ant a annoncé vendre à Hong Kong 1,67 milliard de titres à 80 dollars hongkongais l’unité et 1,67 milliard d’actions à Shanghai pour 68,80 yuans. 80% des titres vendus à Shanghai le seront à des investisseurs stratégiques, dont 44% pour Alibaba. Ces derniers s’engagent à conserver au moins un an leurs actions.

Le risque d’être dans le viseur des régulateurs des deux côtés du Pacifique

Le projet n’est toutefois pas sans danger et pourrait capoter. La Chine veut garder un œil plus attentif sur les pratiques d’Ant et ses crédits à la consommation. L’autre risque pour l’entreprise se situe aux États-Unis. Le pays envisagerait de mettre Ant sur la liste noire du département d’État américain. Pour le moment ces risques ne semblent pas inquiéter outre mesure les investisseurs stratégiques d’Ant, mais d’éventuelles réactions américaines et chinoises aux annonces du géant de la FinTech sont surveillées de prêt.