Annoncé le 12 octobre 2020 dans un billet de blog, le projet Mineral expérimente un robot inspecteur de récoltes.

« Pour nourrir la population croissante de la planète, l’agriculture mondiale devra produire plus de nourriture dans les 50 prochaines années qu’au cours des 10 000 années précédentes – et ce, à un moment où le changement climatique rend nos cultures moins productives », rend compte Mineral sur son site internet. Alors qu’en France la tendance est au bio, aux États-Unis le X lab d’Alphabet sort un projet de robot déverseur de pesticides.

Le robot du projet Mineral se présente sous la forme d’un buggy – véhicule léger tout terrain – qui circule de façon autonome entre les plantations. Il inspecte de façon optimale et sans fatigue chaque plante pour proposer un traitement sur mesure, que ce soit pour l’ajout de fertilisants ou de pesticides.

Schéma du prototype du robot fermier Mineral

Image : Blog X Company / Mineral

Les données pour répondre à la crise agricole…

Dans son billet de blog, le chef de projet Elliott Grant explique ses objectifs : « développer et tester des prototypes de logiciels et de matériels informatique basés sur des avancées en intelligence artificielle (IA), simulation, capteurs, robotique et autres ». Le robot du projet Mineral est alimenté par des panneaux solaires. Il est équipé de caméras, de capteurs, d’un GPS, etc. Grâce aux données satellitaires, météorologiques et des sols, le robot en s’appuyant sur un logiciel d’IA identifie la meilleure démarche à suivre pour la plante. La plus-value du robot serait de proposer un traitement en pesticide et fertilisant personnalisé à chaque plante afin de réduire les effets néfastes sur l’environnement.

Les membres du projet Mineral ne sont pas les premiers à penser à mettre les technologies de big data ou d’IA au service de l’agriculture. En 2012, avant son rachat par Bayer, Monsanto le spécialiste des biotechnologies agricoles a racheté un éditeur de logiciel d’optimisation des exploitations qui se rattache à des objets connectés : Precision Planting. L’année dernière, FarmWise a levé un peu plus de 12,3 millions d’euros pour transformer son robot arracheur de mauvaises herbes en logiciel “d’intelligence végétale”. En 2019, Microsoft se lançait aussi à la course à l’informatisation de l’agriculture en investissant 1,34 million d’euros dans une ferme autonome.

Ces projets amènent une question sur la production de la valeur. La valeur analytique apportée par l’IA ou par le traitement des données est inédite et apporte des retombées économiques notables. Mais celle-ci pourrait empiéter sur la valeur du travail de l’agriculteur qui risque de devenir simple exécutant.

… Une vision qui engendre de la pollution

Mineral veut innover sur les problématiques agricoles tout en restant dans les pas de l’agriculture intensive, ce qui peut sembler paradoxal. En se penchant sur les causes de l’appauvrissement des sols, il apparait que la monoculture et l’agriculture intensive causent la destruction des écosystèmes. Elles rendent ainsi les cultures plus vulnérables aux parasites et aux maladies.

Toutefois, d’après une déclaration rapportée par Tech Crunch, les résultats seraient positifs sans qu’aucun détail sur les chiffres ne soit apporté par Mineral : « notre robot-buggy réduit de 10% les déchets sur 40 hectares de soja ».

L’équipe Mineral va maintenant travailler avec des agriculteurs aux États-Unis, au Canada, en Argentine et en Afrique du Sud.