Nouvel épisode dans le feuilleton Epic Games vs Apple. La justice a tranché : tandis que Fortnite ne sera pas réintroduit dans l’App Store jusqu’au procès qui opposera les deux entreprises, la marque à la pomme ne pourra pas empêcher l’éditeur de jeu vidéo d’accéder à ses outils de développement.

Epic Games combat la taxe des 30% exigée par Apple

Petit rappel des faits : au mois d’août 2020, Epic Games a orchestré un coup monté à l’encontre d’Apple et de Google en leur reprochant la taxe de 30% imposée par les deux firmes aux entreprises souhaitant être mises en avant dans leur magasin d’application respectif. Après qu’Apple ait supprimé Fortnite de son de l’App Store pour non respect de ses directives, Epic Games a poursuivi la firme de Cupertino en justice en espérant briser son monopole, également critiqué par des géants comme Spotify et Facebook. De son côté, Apple assure que ce montant est nécessaire pour garantir la sécurité de l’App Store ainsi que la protection de la vie privée des utilisateurs.

Après qu’Epic Games ait déposé plainte à l’encontre de la marque à la pomme, cette dernière a contre-attaqué avec des représailles très salées : la suppression définitive de Fortnite de l’App Store ainsi que l’interdiction pour les développeurs d’Unreal Engine, logiciel développé par Epic, d’accéder aux kits de développement d’Apple. Par ailleurs, la firme de Cupertino a également exigé à la justice des dommages et intérêts de la part de l’éditeur de jeux vidéo. En riposte, Epic a demandé un recours pour éviter que les sanctions d’Apple ne soient applicables.

Une décision plus préjudiciable pour l’éditeur de jeux vidéo

La juge fédérale Yvonne Gonzalez Rogers vient de rendre son verdict et, concrètement, rien ne va changer vraiment changer jusqu’au procès :

« Étant donné la nouveauté et l’ampleur des requêtes, ainsi que le débat dans la communauté professionnelle et la société en général, la Cour n’est pas disposée à faire pencher la balance en faveur de l’une ou l’autre des parties avec une décision rapide ».

La juge a également établi que le procès aurait lieu au mois de mai 2021. Lors de celui-ci, Epic Games devra « prouver qu’Apple possède un monopole sur le marché concerné et qu’elle maintient volontairement ce monopole ». Cette déclaration est de mauvais augure pour Epic selon David Hoppe, avocat spécialisé dans les technologies et les médias cité par le Wall Street Journal. Selon lui, la juge fait preuve de scepticisme quant à la définition de « marché » par Epic Games. Ce dernier estime, de son côté, qu’Apple exerce un monopole en forçant les développeurs à passer par l’App Store pour arriver sur les appareils iPhone et iPad.

Les deux parties ont réagi

Apple a salué cette décision en y réagissant sobrement :

« Nos clients comptent sur le fait que l’App Store soit un lieu sûr et fiable où tous les développeurs suivent le même ensemble de règles. Nous sommes reconnaissants au tribunal d’avoir reconnu que les actions d’Epic n’étaient pas dans le meilleur intérêt de ses propres clients et que les problèmes qu’ils ont pu rencontrer étaient de leur propre fait lorsqu’ils ont violé leur accord. Pendant douze ans, l’App Store a été un miracle économique, créant des opportunités commerciales transformatrices pour les développeurs, petits et grands. Nous sommes impatients de partager cet héritage d’innovation et de dynamisme avec lors du procès l’année prochaine ».

L’entreprise Epic Games, elle, a indiqué apprécié la décision de la juge concernant l’accès aux outils de développement. Un porte-parole a en outre affirmé « poursuivre toutes les pistes pour mettre fin au comportement anticoncurrentiel d’Apple ».

Pour rappel, la firme de Cupertino est actuellement dans le viseur des autorités américaines car elle est accusée de se servir de l’App Store pour privilégier ses propres produits tout ayant recours à des pratiques pour désavantager ses rivaux.