Le secrétaire d’État chargé du numérique Cédric O, a déclaré le 8 octobre 2020 devant les sénateurs français qu’il prévoyait de faire basculer l’hébergement du Health Data Hub de Microsoft vers un prestataire français ou européen. Un souhait motivé par la volonté du secrétaire d’État à défendre la souveraineté numérique de notre pays.

Bientôt un transfert de l’hébergement du Health Data Hub ?

Aujourd’hui le Health Data Hub est hébergé chez le géant américain Microsoft. Un transfert serait donc envisagé par Cédric O. Une solution française ou européenne pourrait bien être privilégiée dans les mois à venir. Le secrétaire d’État chargé du numérique a déclaré que : « nous travaillons avec le ministre de la Santé Olivier Véran, après le coup de tonnerre de l’annulation du Privacy Shield, au transfert du Health Data Hub sur une solution française ou européenne. Nous aurons sur ce sujet des discussions avec nos partenaires allemands ».

Hébergé aux Pays-Bas, le Health Data Hub pourrait bien repasser sous pavillon français ou allemand prochainement. Comme l’entreprise américaine utilise un data center européen, elle est soumise au RGPD (Règlement général sur la protection des données). Selon certains experts, certaines conditions pourraient tout de même obliger Microsoft à transférer certaines données du Health Data Hub aux États-Unis. Sujet sensible quand on sait que cette plateforme est l’endroit où sont hébergées les données de santé des français.

Un moyen d’appuyer la souveraineté numérique de notre pays

Jusqu’à il y a encore quelques mois, le transfert des données du Health Data Hub entre l’Union européenne et les États-Unis était supervisé par le Privacy Shield. La Cour de justice de l’Union européenne a malheureusement invalidé cette procédure. Au nom de la souveraineté numérique, Cédric O aimerait que cela évolue. Le secrétaire d’État au numérique prévoit de lancer un appel d’offres. Il est vrai que Microsoft était le mieux placé il y a quelques années pour prendre ce marché grâce à sa certification d’hébergeur de données de santé en France. Depuis des entreprises comme Orange, OVH, Outscale, Thales, Atos ou Capgemini ont également obtenu ce même statut.

Le cloud européen est en pleine mutation. Il y a notamment la concrétisation du projet GAIA-X avec ses 22 membres fondateurs qui souhaitent proposer une alternative aux géants américains et chinois. Cédric O milite clairement pour plus de souveraineté numérique. Dans la même veine, pour plus de souveraineté numérique en Europe, le projet EPI a vu le jour dans le courant de l’été : l’alliance de seize banques européennes qui souhaitent proposer une alternative à Visa et MasterCard. Au fil des années, on sent bien que la Commission européenne cherche à mettre en place une véritable stratégie des données pour faire face aux géants technologiques.