Plus l’e-commerce et la livraison à domicile s’installent dans nos quotidiens et plus les défis écologiques qui s’y rapportent s’imposent comme des enjeux majeurs pour les consommateurs comme pour les acteurs du secteur. Qu’il s’agisse de la consommation énergétique des méga-serveurs des sites marchands, des problématiques d’emballages, de transport à vide, ou des questions liées aux émissions carbones des livraisons, le secteur du e-commerce doit repenser et optimiser son approche environnementale. Conscients de ces enjeux et des attentes des clients, les acteurs de la livraison font évoluer leur modèle à l’image de DPDgroup qui investit 200 M€ dans le déploiement en Europe d’une flotte de 7 000 véhicules alternatifs.

Quand il s’agit de dresser le bilan écologique du e-commerce, tout n’est pas tout noir. En concentrant les marchandises dans d’immenses dépôts, les sites marchands réalisent d’importantes économies d’échelle qui permettent de réduire fortement les dépenses énergétiques en magasin (lumière, chauffage), mais aussi les retours de marchandises et les allers-retours avec les fournisseurs.

Mais ces gains énergétiques sont oblitérés par une empreinte carbone dévorante tout au long de la chaîne logistique. C’est notamment le cas pour les fermes de serveurs des principaux sites marchands, et notamment pour le leader mondial Amazon, dont la consommation énergétique a récemment été pointée du doigt par ses propres employés. Si aucun chiffre n’est pour l’heure disponible c’est incontestablement une voie d’amélioration à creuser pour les géants du e-commerce.

Selon une étude Forbes de 2018, un quart des volumes transportés par conteneurs pour le e-commerce seraient par ailleurs vides. Un gâchis environnemental dont le coût écologique représenterait l’équivalent des émissions de gaz à effet de serre d’un pays comme la Belgique. A ce lourd bilan écologique s’ajoute la problématique des emballages, aux tailles souvent bien plus grandes que les produits achetés, mais aussi celui des émissions de CO2 des véhicules thermiques utilisés par les logisticiens pour livrer à domicile.

Des modes de livraison doux

Pour répondre à ces enjeux, les acteurs de la logistique misent sur l’optimisation des tournées pour diminuer le nombre de kilomètres parcourus, sur la refonte du réseau de collecte et de distribution, sur la mutualisation de leurs réseaux, mais aussi sur l’emploi de nouveaux modes de transport doux pour assurer le dernier kilomètre. C’est notamment le cas du leader européen de la livraison de colis à domicile, DPDgroup (groupe La Poste), qui vient d’annoncer un vaste plan d’investissement de 200 millions d’euros pour le déploiement d’une flotte de 7 000 véhicules peu ou pas polluants pour ses livraisons dans les grandes villes et les métropoles du continent.

D’ici 2025, DPDgroup ambitionne de livrer ses 80 millions de clients dans toute l’Europe avec des véhicules à zéro ou faibles émissions, tout en multipliant les dépôts de proximité qui permettent de limiter les livraisons à domicile. L’objectif de cet acteur majeur de la livraison en Europe est de diminuer de 89% ses émissions de CO2 et de 80 ses polluants dans le dernier kilomètre d’ici à 2025.

Une initiative qui montre comment les géants du secteur commencent à prendre conscience de l’urgence écologique et que les nouveaux modes de consommation ne peuvent pas aller à rebours des questionnements environnementaux de notre société et des attentes des consommateurs.