Un nouvel acteur de la FrenchTech vient de finaliser un levée de fonds d’ampleur. Après Mirakl (300 millions de dollars) et Exotec (90 millions d’euros), c’est Aledia qui vient de lever 80 millions d’euros, première tranche d’une recherche de financement à hauteur de 120 millions d’euros. La série D s’est conclue notamment grâce à la contribution de Bpifrance, via son fonds SPI (60 des 80 millions d’euros récoltés). SPI est le fonds géré par Bpifrance pour le compte de l’État dans le cadre du Programme d’Investissement d’Avenir (PIA). Les investisseurs restants sont des partenaires historiques d’Aledia, au rang desquels Intel Capital, Braemar Energy Ventures, Demeter Investment Managers, Ecotechnologies, Ingka Investments, Sofinnova Ventures, Supernova Invest, TEL (Tokyo Electron), et Valeo.

Aledia utilise des procédés de la microélectronique pour fabriquer ses microLED nouvelle génération

La directrice fonds SPI, Magali Joëssel, décrypte : « Nous sommes heureux de soutenir Aledia et de nous positionner sur ce projet passionnant, qui correspond à l’ADN du fonds SPI : l’industrie des écrans est un vaste marché stratégique d’avenir où Aledia, acteur français, a l’ambition de devenir un leader. Avec un investissement de 150 millions d’euros sur cinq ans et une feuille de route stratégique visant près de 500 employés, l’implantation d’Aledia dans la région grenobloise marque sa volonté d’établir un site industriel de taille mondiale. »

La startup française, implantée à Grenoble développe et fabrique des écrans et des composants microLED avec une technologie nouvelle génération. Une technologie utilisée dans les Apple Watch par exemple. L’entreprise est issue du CEA-Leti (Commissariat à l’énergie atomique), l’institut français de R&D en microélectronique, et voit le jour en 2012. Elle s’appuie sur sa technologie pour produire des puces LED pour écrans nouvelle génération, servant à alimenter tout type de périphérique : tablettes, ordinateur portables, smartphones, montres intelligentes, lunettes à réalité augmentée et bien évidemment téléviseurs.

Sa technologie s’appuie sur des nano-cristaux 3D, empruntant des procédés de l’industrie microélectronique et différant ainsi fortement des traditionnelles LED 2D.

« Sa technologie microLED 3D exclusive utilise des nanofils de GaN sur du silicium de grande surface qui émettent de la lumière et peuvent être utilisés pour fabriquer des écrans de haute technologie qui offrent de meilleures performances à des prix compétitifs par rapport aux technologies LCD et OLED actuelles« , comme l’explique Aledia dans le communiqué de presse sorti à l’occasion de la nouvelle levée de fonds.

La startup française devraient donc prendre une part importante dans le changement technologique des écrans dans les mois à venir.

« Dans un monde où l’informatique mobile est devenue essentielle, le besoin n’a jamais été aussi important que de disposer d’écrans à faible consommation d’énergie, à haute définition et lisibles dans tous les environnements – intérieurs et extérieurs. Les microLEDs à nanofils d’Aledia sont une technologie clé pour cette nouvelle génération d’appareils mobiles grand public », présente Marshall Smith, director materials management d’Intel Capital, l’un des investisseurs historiques.

Un français comme futur acteur majeur de la révolution technologique de nos écrans

Pour soutenir la vague de croissance à venir, Aledia avait annoncé début septembre l’implantation de son futur site de production de LED à Champagnier, près de Grenoble. Un investissement chiffré à 140 millions d’euros, et qui aura un impact déterminant sur le bassin, avec la création de 500 emplois dans les années à venir.

« C’est à Grenoble que nous avons eu la meilleure proposition en termes de coûts et de délais. Investir est toujours un pari, ici nous avons eu beaucoup de soutien, tandis qu’en Asie nous n’aurions pas eu tous ces supporters derrière nous ! », s’enthousiasmait le CEO d’Aledia, Giorgio Anania.

La startup devrait rapidement se faire un nom sur un qui devrait prendre une envergure colossale. Le marché des écrans est en effet estimé à 120 milliards de dollars. Nous sommes donc au début d’une phase de transition technologique qui devrait révolutionner les futurs écrans.

« Le marché des écrans, qui représente 120 milliards de dollars par an, va connaître un tournant majeur, car la technologie microLED remplacera progressivement les technologies traditionnelles LCD et OLED. En plus d’être plus efficaces énergétiquement et plus lumineux que les alternatives actuelles, avec de meilleures couleurs et un taux de rafraîchissement plus rapide, ces nouveaux écrans seront proposés à un prix compétitif », détaille Giorgio Anania.

La technologie d’Aledia qui lui permet de fabriquer ses diodes électroluminescentes (LED) révolutionnaires est protégée par une batterie de 197 familles de brevets, faisant d’elle la première startup française en termes de brevets déposés en France.

Le fabricant compte, à date,125 employés dans ses rangs. Aledia avait déjà procédé à deux tours de table. 28 millions d’euros avait été levés en 2015, suivi de 30 millions d’euros en 2018. Avec ce nouveau financement, le français compte bien s’établir comme un leader sur le marché.

« Il est certain qu’il existe une concurrence importante sur ce marché. Cet investissement va nous permettre d’accélérer considérablement notre développement et d’établir des capacités de fabrication d’envergure mondiale », conclut le CEO d’Aledia Giorio Anania