Le Black Friday approche, un moment très attendu chez Amazon qui risque d’être entaché par la parution d’un nouveau rapport de Reveal. Ce dernier révèle que malgré les investissements en automatisation et en sécurité, il y a de plus en plus de blessés graves dans les entrepôts du géant américain.

7,7% des employés ont subi des blessures graves

Le chiffre de 14 000 a été avancé. C’est bien le nombre de personnes ayant subi un grave accident au sein d’un entrepôt Amazon en 2019. C’est énorme. Malgré les dizaines de millions de dollars investis en nouvelles technologies et en robotique pour automatiser ses entrepôts et justement tenter d’éviter les accidents, les travailleurs continuent de prendre des risques. Cela correspond un taux de 7,7% de chance de subir des blessures graves quand on travaille dans un entrepôt Amazon.

Le rapport précise que ce taux est 33% plus élevé qu’il y a quatre ans. Il s’agit par ailleurs du double de la norme industrielle. Amazon avait pourtant laissé sous-entendre ces dernières semaines que la sécurité s’améliorait dans ses entrepôts. Nous avons la preuve que ce n’est pas le cas. Amazon aurait trompé les médias avec un faux bilan de sécurité.

Le pic du risque arrive évidemment au cours des plus grandes journées de shopping, au moment du Black Friday, du Prime Day ou pendant les périodes de vacances. Le géant américain avait pourtant l’intention de réduire le nombre de blessés de 20% en 2018.

Une volonté qui a poussé l’entreprise à investir des sommes colossales dans des nouvelles technologies. Vraisemblablement cela n’est pas suffisant. En 2019, l’entreprise a revu ses objectifs à la baisse en disant vouloir réduire ce taux de 5%, mais rien n’y fait, il continue d’augmenter.

La direction d’Amazon nie tout en bloc

Le rapport révèle que certains entrepôts sont plus touchés que d’autres. Dans la ville de Dupont, à une heure de Seattle, le siège d’Amazon, se trouve l’une des installations les plus dangereuses du groupe. Il s’agit de l’entrepôt BFI3 qui a enregistré 22% de blessés graves en 2019. Un taux qui doit commencer à questionner sérieusement. Les quotas imposés aux travailleurs y seraient pour quelque chose… Un ancien responsable de la sécurité d’Amazon a déclaré ceci :

« Nous avons largement sous-estimé les effets que cela allait avoir sur nos collaborateurs. Nous avons très vite compris qu’il y avait un problème. C’est juste impossible de faire un pas en arrière ».

Les responsables des entrepôts se rendent évidemment compte du problème mais il semblerait que ce ne soit pas le cas des cadres supérieurs d’Amazon, comme Jeff Wilke, qui continue de vanter les mérites des investissements en sécurité du groupe. La preuve dans ce tweet :

La pandémie de Covid-19 n’a pas aidé. Le monde entier s’est tourné vers Amazon et les travailleurs ont évidemment été beaucoup plus sollicités que la normale, malgré des embauches à tour de bras, environ 175 000 personnes. L’entreprise promet des entrepôts entièrement automatisés dans moins de 10 ans.