Pas moins de 360 hommes de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont démantelé ce mardi une vaste opération de financement terroriste via des cryptomonnaies dédié aux djihadistes français toujours installés en Syrie. Dix équipes du RAID ont également été mobilisé pour procéder à 55 perquisitions dans 26 départements français.

Le réseau aurait eu recours à des cryptomonnaies

“Le réseau de financement du terrorisme visé par l’opération antiterroriste menée ce mardi a débuté en 2019 et repose sur l’achat, en France, de coupons de cryptomonnaie dont les références ont été transmises par messagerie sécurisée à des djihadistes présents en Syrie, puis crédités sur des plateformes de bitcoins. Les investigations ont révélé que plusieurs dizaines de personnes résidant en France se sont rendues à maintes reprises, au cours des derniers mois, dans des bureaux de tabac répartis sur l’ensemble du territoire national pour acheter anonymement des coupons d’une valeur comprise entre 10 et 150 euros. Ces coupons étaient ensuite crédités sur des comptes ouverts depuis l’étranger par des djihadistes qui se chargeaient de les convertir en crypto-monnaies sur des plateformes d’achat de bitcoins », détaille le parquet national anti-terroriste.

Plusieurs centaines de milliers d’euros

Les montants transférés sont évalués à plusieurs centaines de milliers d’euros. Cette somme aurait bénéficié à des djihadistes affiliés à al-Qaïda et également à l’organisation État islamique. Les 29 individus détenus mardi sont âgées entre 22 et 66 ans. Deux d’entre eux sont suspectés d’être membres de Hayat Tahrir Al-Sham, affilié à Al-Qaïda. Ils ont été condamnés à 10 ans d’emprisonnement par le tribunal correctionnel de Paris, ils font depuis l’objet d’un mandat d’arrêt.

Depuis 2013, le principal mode de financement des djihadistes est l’envoi d’argent liquide aux personnes des pays voisins de la Syrie. Cette méthode a évolué vers un système d’autant plus sophistiqué et moins visible à mesure que sa surveillance se renforçait. En effet, le Conseil de stabilité financière du G20 appelle les grandes puissances du monde à combler leurs lacunes en matière d’encadrement de la monnaie numérique.