Ces derniers mois, le monde du sport a lui aussi accéléré sa transformation numérique. Dans l’eSport particulièrement, les enjeux de choix d’infrastructures technologiques y sont encore plus exacerbés. Car l’eSport mène une course à la performance qui implique de nouveaux choix technologiques.

La vague numérique emporte le sport et l’eSport

Le rapport du grand public au sport était déjà en transformation avant la pandémie, avec plus de consommation d’évènements en ligne et sur mobiles. Les JO de Tokyo 2020 auraient dû être la vitrine de ces avancées technologiques avec notamment du streaming video en 8K Super Hi-Vision sur des réseaux 5G. Mais même sans JO, et avec l’arrêt des compétitions pendant le confinement, le public a pris goût à de nouvelles expériences « virtuelles » où la technologie joue un rôle clé.

Ainsi en 2020 la frontière entre sport traditionnel et eSport commence à s’effacer. Qui aurait imaginé que les grands prix automobiles de Bahreïn ou Monaco soient remplacés par des courses de jeu vidéo? Signe des temps, il y a désormais une rubrique eSport dans le magazine l’Equipe, pour suivre les grandes ligues comme ESL, League of Legends et des compétitions de Fifa, Fortnite ou encore Counter Strike.
Quels sont les enjeux économiques pour le sport et l’eSport ? Le marché des technologies pour le sport devrait d’ici 2024 représenter 31,1 milliards d’Euros (source MarketsandMarkets). L’eSport représente déjà une part importante de ces investissements, car il génère des revenus imposants : 1.1 milliard de dollars en 2019, et prévisions de 24 milliards en 2024 (Source Goldman Sachs).

L’enjeu de la performance dans l’eSport

Les exigences de performance de l’eSport impliquent des investissements technologiques spécifiques. Comparer ces exigences à celles du e-commerce nous donne une idée de l’enjeu.

Ainsi, Google offre un meilleur référencement à un site e-commerce rapide. Car entre 100 et 300 millisecondes de temps de chargement les internautes ont une légère perception de délai, au-delà de 1 seconde ils perdent de l’intérêt et après 10 secondes ils partent et ne reviennent pas (étude Google-Deloitte). Gagner 0,1 seconde de temps de chargement augmenterait le taux de conversion de 8 %. Pour un site marchand, ces millisecondes se traduisent donc en millions de chiffres d’affaires.

Dans l’eSport, l’impact des performances se joue plutôt à la nanoseconde. Dans des jeux de « battle royale » ou FPS (First-Person Shooter) le nombre de « kills » dépend aussi des performances d’affichage du jeu. Toute la chaîne technologique doit être performante : des processeurs des machines des gamers, aux serveurs de jeu et à la connexion réseau entre ces serveurs et les joueurs. Le défi est celui de la latence ou délai d’affichage. Car au-delà de 500 millisecondes de délai réseau, un joueur a deux fois plus de chances d’abandonner un jeu (Source VentureBeat).

Et pas question d’avantager un joueur aux Etats-Unis par de meilleures performances réseau vis-à-vis d’un joueur en France, en Russie ou en Inde. Les éditeurs des grandes plateformes de jeux « massivement multi-joueurs » (MMO), comme World of Warcraft, ont donc aussi investi dans des infrastructures qui rendent possible ces performances pour les joueurs du monde entier.

Les choix technologiques de l’eSport

Le sport et l’eSport ont adopté des technologies de cloud computing pour disposer d’une puissance de calcul « à la demande ». Car si autrefois les jeux demandaient des pc ou consoles puissants, c’est aujourd’hui le cloud qui fournit cette puissance.

Reste ensuite l’enjeu des réseaux fixes et mobiles, entre la plateforme de jeu et les joueurs. En Europe, la majorité des réseaux déjà installés permet aux joueurs d’avoir une bonne expérience en ligne. Mais pour une expérience uniforme, où que soit localisé le joueur, il faut densifier les infrastructures avec des points de relai réseau partout dans le monde.

Pour rapprocher la puissance de calcul au plus près des joueurs, des datacenters sont implantés dans les principaux marchés. Des accords de « peering » ou d’interconnexion à l’échelle mondiale sont signés entre les fournisseurs de cloud et de réseau local. Ces datacenters réalisent un routage dynamique en temps réel pour acheminer les contenus jusqu’aux joueurs par le meilleur chemin possible, entre tous les réseaux connectés.

L’interconnexion bénéficie à tout l’écosystème du gaming

L’industrie du gaming compte déjà plus de 2,5 milliards de joueurs dans le monde, dont l’expérience de jeu dépend de la performance des plateformes cloud et des réseaux locaux. Pour continuer à croître au rythme actuel de 9,6% par an (source Fortune 2019), ses acteurs ont besoin de la force de leur écosystème. En se connectant les uns aux autres au sein de datacenters, ils bénéficient tous de la densification du réseau nécessaire. A la clé, plus d’agilité et de rapidité, pour développer de nouveaux jeux et les déployer instantanément sur de nouveaux marchés.