Il y a quelques jours TikTok choisissait Oracle comme nouvel acquéreur américain à la place de Microsoft, suite aux menaces de Donald Trump qui promettait de bannir l’application si aucune entreprise américaine n’entrait au capital. Un deal a donc été trouvé mais il semble que les contours en soient encore très flous. ByteDance, maison mère de TikTok affirme qu’elle garde la majorité des parts tandis qu’Oracle dit exactement le contraire. On fait le point sur la situation à date.

Quel est vraiment le deal entre Oracle et TikTok ?

Nous pouvions nous attendre à des discussions houleuses dans le cadre d’un tel accord. Quoi qu’il en soit, TikTok n’avait pas d’autre choix que de se faire racheter par une entreprise américaine. Donald Trump a donné son feu vert à Oracle pour racheter le réseau social détenu par le géant chinois ByteDance. Seulement voilà, l’accord n’est pas clair. Initialement Reuters rapportait qu’aucun échange majeur d’actifs n’était en jeu. Oracle aurait donc accepté un « partenariat technologique de confiance », ce qui signifie que l’entreprise américaine ne serait là que pour aider ByteDance à gérer TikTok aux États-Unis.

En réalité, les déclarations officielles de ByteDance laissent penser que la société chinoise conservera une participation de 80% chez TikTok après avoir cédé un total de 20% à Oracle qui devient donc son « partenaire technologique de confiance ». Walmart fait également partie de l’accord et devient le « partenaire commercial » de TikTok, malgré son soutien apporté à Microsoft il y a encore quelques semaines. Selon les estimations de TechCrunch, Oracle devait prendre 12,5% de TikTok et Walmart 7,5%. Au passage, notons que TikTok est aujourd’hui valorisée aux alentours des 60 milliards de dollars. Jusque-ici, tout allait bien mais c’était avant qu’Oracle affirme que ByteDance n’aurait plus la majorité

La Chine ne veut pas céder ses technologies

La Chine a tout fait pour que TikTok ne passe pas totalement aux mains des américains. Au début du mois de septembre, une nouvelle réglementation instaurée par Pékin visait à limiter les exportations technologiques chinoises. Concrètement, le gouvernement chinois interdit aux entreprises de son pays de vendre une intelligence artificielle sans passer par une autorisation du gouvernement. Cela signifiait que TikTok ne pouvait pas être vendu sans ses algorithmes

ByteDance a déclaré qu’elle se plierait aux directives de Pékin. Pour bien comprendre l’impact de cette nouvelle loi, si TikTok était vraiment vendu sans ses algorithmes, cela reviendrait à acheter une voiture de luxe avec un moteur de citadine. Un deal inacceptable, a priori, pour Oracle et Walmart. Difficile de savoir comment la vente va se poursuivre, mais ce qui est certain c’est que Pékin tente avec cette nouvelle réglementation de faire capoter le rachat de TikTok. Plusieurs experts chinois ont décrit la demande de l’administration Trump comme une tentative du gouvernement américain de s’approprier la technologie chinoise dans le cadre d’une vente forcée.

Trump n’en démord pas et bloque les téléchargements de TikTok

Au-delà de la question des algorithmes, pour Donald Trump, TikTok doit être entièrement contrôlé par les américains. La volonté du président américain ne semble pas coller avec les attentes de ByteDance qui souhaite conserver 80% du capital de l’application. Il semblerait qu’une nouvelle société soit sur le point d’être créée : TikTok Global. Une entité située en dehors de la Chine. ByteDance conserve Douyin (une application avec plus de 600 millions d’utilisateurs quotidiens), Toutiao, et toutes ses autres applications.

Difficile d’y voir clair. En attendant Donald Trump a décidé de bloquer les téléchargements de TikTok et de WeChat sur le sol américain à partir du 20 septembre. Jusqu’au 12 novembre, les internautes américains peuvent continuer d’utiliser TikTok mais ne peuvent plus le télécharger. Passé cette date, l’application sera définitivement bannie des États-Unis. Cette affaire est loin d’être terminée.