Secrétaire d’État aux relations avec le Parlement entre 2014 et 2016, puis secrétaire d’Etat chargé du Développement et de la Francophonie jusqu’à la fin de la présidence Hollande, Jean-Marie Le Guen entre cette semaine au Conseil d’administration de Huawei France. L’intéressé prend la suite de l’ancien ministre des Finances Jean-Louis Borloo, dont le siège au CA français de Huawei était vacant depuis mai dernier.

« Nous sommes très enthousiastes et souhaitons la bienvenue à Jean-Marie Le Guen au sein de notre conseil d’administration. Son expérience et sa vision seront un atout précieux pour notre groupe », a notamment indiqué Weiliang Shi (Président de Huawei France) dans un communiqué cité par l’AFP. La prise de fonction de Jean-Marie Le Guen intervient dès ce mois de septembre, apprend-on par ailleurs du communiqué de Huawei.

Le Guen attaque (déjà) les positions américaines à l’encontre de Huawei

Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, Jean-Marie Le Guen s’est notamment attaqué aux mesures américaines prises à l’encontre de son nouvel employeur. L’ancien élu socialiste s’est ainsi déclaré « un peu aiguillonné par les diktats trumpiens », ajoutant qu’ils sont d’après lui « assez infondés et injustes »

« Surtout, ils sont contraires aux intérêts de l’Europe et de la France », a-t-il poursuivi. « Il y a des gens qui, par habitude et par conformisme, peuvent être trop sensibles aux sirènes américaines ». 

D’après Jean-Marie Le Guen, la solution à cette impasse commerciale et politique viendra du dialogue et de la coopération. « Je crois pour ma part que le maître mot dans ce domaine, c’est la coopération. Dans le même temps, ma position est très claire et, je l’ai vérifié auprès de Huawei, nous acceptons l’idée de la régulation », a-t-il assuré.

Ces déclarations interviennent pour rappel alors que l’administration Trump s’en prend depuis des mois à Huawei, leader sur le marché des équipements 5G. Le géant chinois est notamment accusé d’être de connivence avec les autorités communistes de Pékin. Selon la thèse américaine, reprise par plusieurs pays européens dont le Royaume-Uni, les équipements et produits de Huawei représenteraient ainsi un risque en matière de cybersécurité.