De 2005 à 2014, Keith Alexander a occupé le poste de directeur de la National Security Agency, autrement dit la NSA. Il a notamment été impliqué lors du scandale, en 2013 des programmes de surveillance de la NSA, rendus publics par le lanceur d’alerte Edward Snowden. Aujourd’hui, Amazon a annoncé que l’ancien général rejoignait son conseil d’administration. Il va apporter au géant de l’e-commerce une expertise nouvelle, notamment dans les contrats de défense.

Une arrivée qui fait du bruit

Étant directement impliqué dans les affaires des systèmes de surveillance généralisés dénoncés par Snowden, l’arrivée de Keith Alexander au conseil d’administration d’Amazon a beaucoup fait parler. Même s’ils peuvent prochainement être abandonnés, ces systèmes collectaient des données et celles-ci compromettaient les systèmes de Google, Microsoft, Yahoo, ou encore Facebook.

Les données d’Amazon étaient donc épargnées, et l’arrivée récente de l’ancien patron de la NSA dans l’entreprise, plus précisément au sein du comité d’audit de la société, n’a pas laissé Edward Snowden indifférent. Sur Twitter, il a indiqué qu’Alexander était personnellement impliqué et responsable des programmes illégaux de surveillance de masse, et que cette précédente implication pourrait avoir de lourdes conséquences à l’avenir lorsque l’on sait qu’Amazon, à travers Amazon Web Services (AWS), héberge 6% des sites web dans le monde.

Pour Snowden, ces 6% peuvent paraître peu, mais il convient plutôt de se référer au trafic des 6% des sites, et dans ce cas, les conséquences semblent être « bien pire ». En effet, parmi les 6% de sites web, certains ont un trafic très important, en raison de leur popularité. On retrouve notamment Instagram, Netflix, Twitch, Zoom, Reddit, ou encore très logiquement Amazon.

Doit-on s’inquiéter d’une surveillance massive chez Amazon ?

Sur Twitter, Edward Snowden s’est moqué de la nouvelle, indiquant « Il s’avère que « Hey Alexa » est l’abréviation de « Hey Keith Alexander » ». Et le lanceur d’alerte s’inquiète de cette arrivée de l’ancien patron de la NSA, figure controversée, dans la mesure où sans lui, Amazon avait déjà fait l’objet d’enquêtes peu flatteuses sur ses pratiques en termes de confidentialité, notamment avec Alexa, son assistant vocal intelligent. Il a, en effet, été reproché à Alexa d’envoyer des enregistrements vocaux des propriétaires d’assistants pour effectuer des analyses.

La sensibilité des données web et vocales rapprochée de cette arrivée récente ne font ainsi pas bon ménage. Cependant, depuis son départ de la NSA, Keith Alexander s’est investi dans le domaine de la cybersécurité en créant sa propre entreprise. Espérons donc que c’est dans ce dernier cadre qu’il tentera d’apporter son aide à Amazon.