Plus de 2400, c’est le nombre de services de police qui utilisent désormais les licences proposées par Clearview AI, une firme américaine spécialisée dans la reconnaissance faciale. Très controversée, cette dernière a constitué son immense base de données en collectant les photos des utilisateurs de services comme Facebook, YouTube ou encore Venmo, la plateforme de paiement mobile appartenant à PayPal. La technologie de reconnaissance faciale mise au point par Clearview AI est capable de faire le lien entre une personne filmée, par exemple depuis une caméra de surveillance, et sa photo collectée préalablement. L’identification du sujet est alors possible.

Une licence coûteuse, réservée depuis peu surtout aux forces de police

Ce système, très utile dans le cadre d’enquêtes de police pour la recherche d’un suspect a été utilisé, visiblement de manière parcimonieuse, durant les manifestations en lien avec le mouvement Black Lives Matter, note The Verge, qui recense surtout deux cas avérés : à Miami et à New York pour les arrestations d’un seul activiste dans les deux cas. Durant les faits, Clearview AI était déjà très controversé, notamment suite à la publication d’un article du New York Time. Un article que le patron de la firme, Hoan Ton-That, ne semble pourtant pas voir d’un mauvais oeil.

Dans une interview accordée, sur YouTube, à Jason Calacanis, l’intéressé évoque en effet une enquête « en réalité extrêmement juste ». « Depuis lors, il y a eu beaucoup de controverses, mais fondamentalement, c’est un outil formidable pour la société (…) », a-t-il ajouté durant l’entretien, enregistré en mai, avant les manifestations contre les violences policières aux États-Unis.

« C’est un honneur d’être au centre du débat (…) et de parler de la vie privée », a par ailleurs indiqué Hoan Ton-That, tout en donnant plus de détails sur le modèle économique de son groupe. On apprend notamment que ses clients (des services de police pour l’essentiel) doivent payer une licence annuelle de 2000 dollars pour chaque agent habilité à utiliser l’outil. Pour être rentable, Clearview AI compte donc sur le fait que ses clients utilisent un maximum de licences. Une solution que Ton-That décrit pour autant comme « assez peu coûteuse, par rapport à ce qu’il y a eu auparavant »

Comme le rapporte The Verge, Clearview AI a récemment ajouté à son portfolio de clients les douanes américaines (Immigration and Customs Enforcement). Le groupe a aussi annoncé en mai ne plus proposer de services à des entreprises privées. Un moyen de faire désenfler les polémiques.