C’est sur son blog que, le 24 août, TikTok a annoncé officiellement qu’il déclenchait une procédure judiciaire contre le gouvernement américain pour tenter de pouvoir se défendre. Le réseau social affirme que le décret d’interdiction de Donald Trump a été promulgué sans preuve et sans aucune procédure régulière.

TikTok s’attaque officiellement au gouvernement américain

Sur le blog du réseau social, nous pouvons lire ceci :

« Nous sommes en profond désaccord avec la position de l’administration selon laquelle TikTok est une menace pour la sécurité nationale et nous avons déjà formulé ces objections ».

Comme à Sion habitude, Trump s’obstine. Ce qui n’était qu’une enquête du Committee on Foreign Investment in the U.S en novembre 2019, s’est transformé en une menace d’interdiction totale quelques mois plus tard. Le président américain a laissé 90 jours à TikTok pour trouver un repreneur américain, sans quoi le réseau social sera effectivement banni du territoire.

Pourtant, TikTok aura tout tenté pour rassurer le gouvernement américain. En effet, le nouveau PDG s’appelle Kevin Mayer, l’ancien chef de Disney+. Un américain pur souche aux manettes du réseau social, un moyen de montrer aux américains qu’ils peuvent se sentir en confiance. La maison mère ByteDance a également certifié à l’administration Trump que les données des utilisateurs américains sont stockées en dehors de la Chine sur des serveurs aux États-Unis et à Singapour.

Le réseau social doit-il fournir des informations à Pékin ?

Le véritable débat se situe sur une loi chinoise sur la cybersécurité qui oblige les entreprises technologiques, comme ByteDance, à transférer toutes les données au gouvernement chinois, dès que celui-ci l’exige. TikTok se défend justement avec la nomination de Kevin Mayer qui ne serait pas soumis à cette loi. Difficile de savoir réellement si l’entreprise peut refuser ce genre de demande au gouvernement chinois. Le flou persiste précisément à ce niveau.

De plus, le réseau social rappelle dans sa plainte que cette interdiction totale empêcherait la création de 10 000 emplois américains que TikTok avait prévu de créer au cours des trois prochaines années. TikTok espère également que Trump échoue en novembre, au moment des élections présidentielles. Si Joe Biden n’est pas un fervent défenseur du réseau social, son approche pourrait être plus souple et moins tranchée.

Enfin, dernier point qui ne va pas dans le sens de TikTok : une enquête du New York Times mentionne le fait qu’un tiers des utilisateurs de l’application ont 14 ans ou moins. Cela soulève la question du respect de la loi américaine sur la protection de la vie privée des enfants en ligne. Point sur lequel TikTok a déjà été puni par la Federal Trade Commission en 2018.