C’est le triste constat de l’Organisation des Nations Unies. Dans le monde, seuls 17,4% des e-déchets sont collectés et recyclés. C’est beaucoup trop peu pour espérer que cela puisse avoir un impact sur la santé de notre planète. L’étude précise également que le volume des e-déchets ne cesse d’augmenter chaque année ce qui renforce un peu plus le problème.

Trier les e-déchets, un enjeu écologique de taille

Ces 17,4% de déchets collectés recyclés ne représentent « que » 9,3 millions de tonnes sur les 53,6 générées à travers le monde en 2019. Pour Vanessa Forti, co-autrice de l’étude, ce taux de recyclage est tout simplement ridicule. Si on regarde ce rapport dans le détail, on s’aperçoit que certaines régions du monde jouent plus le jeu que d’autres dans la gestion des e-déchets.

Dans l’ordre du meilleur élève au moins bon, nous retrouvons l’Europe avec un taux de recyclage de 42,5%. L’Asie arrive en deuxième position, loin derrière le vieux continent avec un taux de 11,7%, les Amériques (du Sud et du Nord) affichent un taux de recyclage de 9,4%, l’Océanie est à 8,8%. Enfin, l’Afrique enregistre un taux dérisoire de 0,9 %. Dans un papier publié sur The Conversation, Vanessa Forti  explique que :

« Ce qui se passe avec les 82,6 % de déchets non recyclés n’est pas clair. Qu’ils soient rejetés dans la nature ou enterrés sous la terre, ils comportent des risques élevés pour la santé des personnes. Ces e-déchets sont en effet composés de différents composants – tels que le mercure, les retardateurs de flamme bromés, les chlorofluorocarbures et les hydrochlorofluorocarbures. Dans le cas du mercure, l’exposition à cette substance peut provoquer des lésions cérébrales ». 

Les gouvernements agiront-ils rapidement ?

C’est donc un double enjeu auquel nous faisons face. Le premier est évidemment écologique et le deuxième est sanitaire. Le rapport précise que ces e-déchets contribuent grandement au réchauffement climatique car ils libèrent des gaz à effet de serre. C’est en Asie que nous retrouvons les plus gros pollueurs en matière de e-déchets avec 24,9 millions de tonnes. Pas étonnant quand on sait que la livraison de repas à domicile a déjà plongé la Chine dans un océan de plastique.

Dans cette faille de la gestion des e-déchets, il y a également un manque à gagner énorme. En effet, les e-déchets sont constitués de matières premières rares. Il y a notamment de l’or, de l’argent, ou du cuivre. La valeur de ces composants est évaluée à 48 milliards de dollars. Les chercheurs et auteurs de l’étude espèrent que leurs efforts pour évaluer ce problème grandissant « inciteront les gouvernements à agir aussi rapidement que le défi l’exige ». Heureusement des solutions existent : le diamant pourrait par exemple convertir les déchets nucléaires en batteries propres.