Les autorités canadiennes ont annoncé l’ouverture d’une enquête antitrust à l’encontre d’Amazon. Leur objectif est de déterminer si le géant américain use et abuse de sa position dominante face aux vendeurs indépendants présents sur son site. Cette enquête n’est pas la première du genre. Souvenez-vous, il a quelques semaines seulement Jeff Bezos témoignait devant le Congrès américain, dans le cadre d’une enquête similaire visant les GAFA. Mais ce n’est pas tout, nous savons également que l’entreprise est aussi dans le viseur des autorités italiennes, ces dernières ont d’ailleurs mené des perquisitions dans les locaux de la société. En Californie également, Amazon est inquiété pour ses pratiques anticoncurrentielles et cela lui vaut par ailleurs des accusations similaires en Europe.

Une enquête civile qui vise à déterminer la stratégie adoptée par l’entreprise basée à Seattle

Comme le relève le Wall Street Journal, le Canada est désormais le dernier pays à ouvrir une enquête antitrust à propos d’Amazon. Le Bureau de la concurrence en charge de l’enquête a déclaré, lors de la communication officielle de l’enquête, que celle-ci était désormais en cours et qu’il n’y avait « pas de conclusion d’actes répréhensibles pour le moment ». Le bureau a par ailleurs précisé l’objet de son enquête. Il s’agit de déterminer si Amazon a abusé de sa position dominante, ou si la société avait pu adopter un comportement visant à éliminer des concurrents ou à en dissuader de nouveaux.

Un porte-parole d’Amazon a indiqué que la société avait pris connaissance de l’enquête et coopérait pleinement avec les autorités canadiennes. Par ailleurs, en dévoilant l’existence de cette enquête, les autorités canadiennes ont reçu des commentaires très favorables de la part d’acteurs du marché, dont des vendeurs tiers.

L’activité des vendeurs tiers peut-elle être bonne sans le programme Fulfillment by Amazon ?

Dans le cadre de l’enquête, les enquêteurs canadiens vont s’attarder à examiner toutes les politiques d’Amazon, qu’elles soient passées ou encore en cours au sein de la société. Ils cherchent ainsi à déterminer si ces politiques pouvaient ou peuvent affecter les ventes des vendeurs tiers et si ces derniers sont en mesure de vendre, sans recourir au programme Fulfillment by Amazon. Ce programme permet notamment de déléguer la gestion de la logistique à Amazon.

Cette enquête canadienne est ouverte alors qu’en 2017, Amazon avait accepté de payer une amende d’un million de dollars en raison de ses pratiques en matière de tarification, s’engageant au passage à faire évoluer ses politiques. Cela ne semble pas forcément chose faite puisque parmi les accusations recensées dans les différentes enquêtes antitrust à l’encontre d’Amazon, on retrouve de l’intimidation exercée par le géant, contre ses vendeurs, y compris d’un point de vue financier. Il ne reste donc plus qu’à attendre que le Bureau de la concurrence donne son avis.