Il a quelques jours, un juge de Californie exigeait d’Uber et de Lyft de classifier leurs chauffeurs en tant que salariés, en vertu de la loi AB5. Une décision contestée par les deux entreprises qui ont rapidement demandé l’ajournement de cette injection préliminaire. Malheureusement pour elles, un juge de la Cour supérieure de Californie a rejeté cette demande. Elles n’ont désormais plus qu’une semaine pour changer le statut de leurs chauffeurs, rapporte TechCrunch.

La Californie ne cède pas aux demandes d’Uber et de Lyft

C’est un véritable bras de fer juridique qui se déroule actuellement entre, d’un côté, Uber et Lyft, et de l’autre la justice californienne. Depuis l’adoption de la loi AB5 qui force les entreprises dont le système économique repose sur l’auto-entreprenariat à requalifier leurs travailleurs en salariés, les trois partis s’affrontent, se menacent, s’attaquent, et aucun ne semble vouloir plier.

Se refusant à se soumettre à cette fameuse loi, Uber et Lyft ont été poursuivis en justice par le Californie au mois de mai dernier. La décision du juge est tombée il y a quelques jours : les deux entreprises devront se plier et considérer leurs chauffeurs comme des salariés et ce, dès le 20 août 2020.

Face à cette annonce, toutes deux ont menacé de suspendre leurs activités sur le territoire californien jusqu’en novembre, mois durant lequel les électeurs pourront voter pour ou contre la Proposition 22 qui pourrait permettre de maintenir les chauffeurs VTC dans la catégorie des entrepreneurs. En parallèle, elles ont également fait une demande pour gagner un sursis jusqu’à cette date et ainsi pouvoir continuer leurs activités avec des chauffeurs en auto-entrepreneur. Une demande qui vient d’être, elle aussi, refusée par un juge de la Cour supérieure de Californie.

En théorie, Uber et Lyft n’ont plus beaucoup d’options : soit ils suspendent leurs activités en attendant le vote pour la Proposition 22, soit ils se plient à la loi AB5 et qualifient leurs chauffeurs comme des salariés. En pratique, il y a tout de même fort à parier que les deux entreprises mettront en place tous les recours juridiques encore possibles pour faire plier l’État de Californie. Sans prendre trop de risques, nous pouvons d’ores et déjà avancer que nous n’en sommes qu’au début d’une très longue bataille juridique.