Nous apprenions hier qu’un juge de Californie exigeait d’Uber et de Lyft de classifier leurs chauffeurs en tant que salariés, et non en tant qu’entrepreneurs, en vertu de la loi AB5. Une décision qui ne semble pas au goût des deux entreprises, qui menacent aujourd’hui de suspendre leurs activités au sein de l’État, rapporte The Verge.

Qu’est-ce que la loi AB5 ?

En 2019, la Californie faisait passer la loi AB5. Celle-ci a pour objectif de protéger les travailleurs, en forçant les entreprises dont le système économique repose sur l’auto-entreprenariat, à qualifier les personnes qui travaillent pour elles en tant que salariées. Si Uber et Lyft sont concernés par cette loi, les deux entreprises ont toutefois refusé de s’y soumettre. C’est également le cas de Postmates qui, en décembre 2019, attaquait l’État de Californie pour protester contre cette loi. Une tentative échouée puisque quelques mois plus tard, sa demande d’injonction a été rejetée.

Malgré tout, Uber et Lyft résistaient encore et toujours. Voyant qu’aucun changement n’était au programme des deux entreprises, la Californie a donc décidé de les poursuivre en justice au mois de mai dernier. C’est hier que le jugement de cet ultime recours a été entendu : le juge en charge de l’affaire à donner raison à l’État américain, et a donc exigé de Lyft et de Uber la requalification de leurs chauffeurs en tant que salariés.

Uber et Lyft refusent de s’y soumettre

Une décision qui n’est évidemment pas au goût des deux géants du VTC qui menacent désormais de cesser leurs activités en Californie. Du côté d’Uber, cette suspension pourrait se produire en seulement quelques jours et pourrait prendre effet jusqu’en novembre, mois durant lequel les électeurs californiens pourront voter pour ou contre la Proposition 22 qui pourrait permettre de maintenir les chauffeurs VTC dans la catégorie des entrepreneurs.

Dans une déclaration accordée à MDNBC, Dara Khosrowshahi, PDG d’Uber, a ainsi déclaré : « Nous pensons que nous respectons les lois, mais si le juge et le tribunal constatent que ce n’est pas le cas, et s’ils ne nous accordent pas un sursis pour arriver en novembre, alors nous devrons essentiellement fermer Uber jusqu’en novembre, lorsque les électeurs se prononceront« .

Lors d’un appel aux investisseurs, les dirigeants de Lyft ont également déclaré que les activités de l’entreprise fermeraient en Californie si elle était obligée de qualifier ses chauffeurs comme des employés. Si les deux entreprises se priveraient d’un marché extrêmement important en mettant leurs menaces à exécution, elles savent également que c’est un bon moyen de pression pour faire entendre leurs demandes. Nul doute que les prochains mois à venir seront encore plein de rebondissements concernant cette affaire…