Nouveauté chez Twitter. Le réseau social poursuit la mise en place de sa politique de transparence en créant de nouvelles mentions signalant les comptes de médias contrôlés financièrement et éditorialement par un État, annonce-t-il sur son blog ce 6 juillet 2020. De la même façon, les comptes de fonctionnaires d’un gouvernement seront également labellisés. Déployées progressivement, ces nouvelles mentions gouvernementales apparaîtront en Chine, en Russie, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en France.

Twitter poursuit sa politique de transparence

Selon Twitter, ces nouvelles mentions ont été créées pour aider les utilisateurs à prendre des décisions éclairées. Leur déploiement auprès des fonctionnaires d’un gouvernement se concentre sur les comptes qui représentent « la voix de l’État-nation à l’étranger » et qui seraient susceptibles de s’engager dans des discussions géopolitiques sur le réseau social. À noter que Twitter ne va pas labelliser les comptes personnels des chefs d’État, ceux-là bénéficiant déjà « d’une large reconnaissance de leur nom, d’une attention médiatique et d’une sensibilisation du public« .

Quant aux comptes de médias qui recevront cette mention, sont concernés ceux pour lesquels un gouvernement « exerce un contrôle sur le contenu éditorial par le biais de ressources financières, de pressions politiques directes ou indirectes, et/ou un contrôle sur la production et la distribution« . Cette nouvelle règle inclut les rédacteurs en chef et journalistes proéminents des médias concernés qui, eux aussi, verront leurs comptes être labellisés. Toutefois, les médias qui reçoivent un financement de la part du gouvernement mais qui maintiennent leur indépendance éditoriale sont épargnés.

Enfin, Twitter précise également : « Nous n’amplifierons plus non plus les comptes des médias affiliés à l’État ou leurs Tweets par le biais de nos systèmes de recommandation, y compris sur le feed de la home, les notifications et la recherche« .

Les réseaux sociaux sur le front avant les élections américaines

Après les opérations de manipulation massives menées à l’occasion des élections américaines de 2016, les réseaux sociaux ont bien appris leur leçon. Désormais, tous mettent en place de nouvelles fonctionnalités et mesures drastiques pour lutter contre la désinformation et la propagande. On retiendra notamment l’exemple de TikTok qui récemment interdit l’utilisation des deepfakes sur sa plateforme, ou encore celui de Facebook qui, comme Twitter, a commencé à indiquer les médias contrôlés par un État.

Notons tout de même que le réseau social à l’oiseau bleu est bien plus avancé dans cette lutte que le réseau social de Mark Zuckerberg : dès le mois de novembre 2020, il a totalement interdit les publicités politiques sur sa plateforme. Facebook, quant à lui, hésite encore. S’il était catégorique au mois de janvier sur son refus à censurer ces publicités, il semblerait qu’il réfléchisse désormais à revenir sur sa décision.