Dans la nuit du 15 juillet 2020, Twitter a été victime du piratage le plus important de son histoire. Seulement deux semaines après, les présumés coupables ont été arrêtés par les autorités américaines. Graham Clark, adolescent de 17 ans habitant en Floride aux États-Unis, est alors accusé d’être la tête pensante de l’opération et doit être entendu par la justice pour répondre de ses actes. L’audience préliminaire s’est tenue le 5 août 2020, mais ne s’est pas tout à fait passée comme prévu… Organisée sur Zoom, elle a été le théâtre de plusieurs fauteurs de troubles qui se sont amusés à diffuser des contenus pornographiques en plein milieu de la réunion.

L’audience du hacker de Twitter tourne au chaos

Le 5 août dernier se tenait l’audition de justice de Graham Clark, cerveau présumé du hack massif de Twitter. Parmi les personnes présentes, des juges de Floride, l’avocat du hacker, mais également des fauteurs de troubles. Alors que la réunion démarrait à peine, elle a été interrompue par d’innombrables prises de paroles impromptues, des partages d’écran inopinés, pour finir en apothéose par la diffusion de contenus pornographiques, rapporte Brian Krebs, journaliste et spécialiste en cybersécurité, sur son blog.

Un véritable chaos. La question se pose toutefois : comment des personnes totalement étrangères à l’affaire, et ayant visiblement la volonté de perturber le processus, ont-elles pu avoir un accès à cette réunion Zoom ? Serait-ce la faute d’une nouvelle faille de sécurité du logiciel de visioconférences ? Des hackers ont-ils réussi à pirater la séance pour empêcher son bon déroulé ?

Comment est-ce arrivé ?

Rien de tout ça. C’est seulement la justice américaine qui a souhaité ouvrir la séance au grand public, sans la protéger par un mot de passe. Cela aurait servit « aux devoirs de publicité de justice de l’État« . Peut-être. Mais le résultat ne s’est pas fait attendre : des dizaines de personnes se sont précipitées pour rejoindre l’audience et y aller de leurs blagues, plus ou moins de mauvais goût. Sur son blog, Brian Krebs s’insurge : « Comment le juge en charge de la procédure n’a pas pensé à permettre des réglages qui empêcheraient les gens de s’emparer de l’écran me dépasse. Je pense qu’il ne savait pas qu’il pouvait le faire« . Un comble lorsque l’on sait que le principal concerné par cette même audience est accusé d’être à l’origine du piratage le plus massif de l’histoire Twitter.

Le juge Christopher Nash a bien essayé d’éjecter un à un les perturbateurs, tout en essayant de maintenir les discussions avec l’avocat de Graham Clark, mais les interruptions étaient trop nombreuses et ont fini par avoir raison des juges. Finalement, l’audience a dû être reportée. Morale de l’histoire : toujours faire attention à ses paramètres de sécurité.