Face à Pramila Jayapal, membre du Parti Démocrate, Jeff Bezos n’a pas trouvé les bons mots pour convaincre le Congrès américain. Amazon fait l’objet de plusieurs accusations. La principale est certainement le fait que l’entreprise de Jeff Bezos aurait utilisé les données de ses vendeurs tiers pour leur faire concurrence. Selon, Techcrunch, les réponses de Bezos valent pour de l’ignorance si ce n’est de la complicité.

Les membres du Congrès américain ne sont pas dupes

L’interrogatoire de Pramila Jayapal face à Jeff Bezos a certainement été le plus long et le plus constructif de cette audition ponctuée par de nombreuses démonstrations fastidieuses et beaucoup de questions peu pertinentes. Depuis des années, Amazon est accusée d’user des données de ses vendeurs pour repérer de nouveaux produits et ainsi faire concurrence. L’entreprise n’a jamais admis que cette pratique existait. Pramila Jayapal n’y a pas été par quatre chemins. Elle a directement posé la question à Bezos : « Amazon a-t-elle accès aux données des vendeurs tiers et les utilise-t-elle pour prendre des décisions stratégiques ? ».

De quoi embarrasser Jeff Bezos qui a formulé une drôle de réponse :

« Je ne peux pas répondre à cette question par oui ou par non. Je peux vous dire que nous avons une politique contre l’utilisation de données spécifiques aux vendeurs pour aider notre activité de marque privée, mais je ne peux pas vous garantir que cette politique n’a jamais été violée ».

Un rapport du Wall Street Journal, datant d’avril 2020 a révélé qu’Amazon accède à des données sur ses vendeurs tiers, à la fois en examinant des données sur des produits et des vendeurs individuels populaires et en créant de minuscules catégories qui permettent à l’entreprise d’accéder catégoriquement à des informations détaillées sur les vendeurs. Bezos affirme qu’il n’est pas convaincu « d’avoir trouvé le fond du problème ». Le patron d’Amazon exprime sa difficulté à mener l’enquête car certaines sources de l’article sont anonymes.

Jeff Bezos ne sait plus quoi répondre

Un ancien employé d’Amazon a dit ceci aux auditeurs du Congrès américain : « il y a une règle mais personne ne l’applique ni ne la vérifie. Ils disent simplement de ne pas se servir des données. Pourtant c’est comme un magasin de bonbons, tout le monde peut avoir accès à tout ce qu’il veut ». Embarrassé, Jeff Bezos a répondu que :

« Nous formons nos employés à cette politique, nous attendons d’eux qu’ils la suivent comme nous le ferions avec n’importe quel autre. C’est une politique volontaire. Si nous découvrions que quelqu’un la violait, nous prendrions des mesures à son encontre ».

L’Union européenne accuse également Amazon d’avoir utilisé les données de ses vendeurs tiers. Certains cadres hauts placés d’Amazon seraient directement concernés dans cette affaire. Ils n’auraient pas respecté les propres règles de l’entreprise. La Commission européenne cherche à comprendre jusqu’où a pu aller l’entreprise. Si les faits sont avérés, Amazon risque gros.