Microsoft a annoncé lundi que des piles à hydrogène ont alimenté plusieurs serveurs d’un datacenter pendant 48 heures consécutives. Ce test grandeur nature est un pas de plus pour le géant américain qui s’est engagé à devenir « négatif en carbone » d’ici 2030. Cet objectif signifie que Microsoft devra éliminer plus de carbone qu’elle n’en émet.

Afin d’accélérer sa stratégie en faveur de la transition écologique, Microsoft souhaite réduire sa dépendance au diesel, toujours d’ici 2030. Actuellement, le carburant diesel représente moins de 1% des émissions globales de Microsoft. Son utilisation est limitée aux datacenters Azure, qui viennent notamment tout juste de récupérer le jeu Minecraft.

Comme pour la plupart des fournisseurs de cloud dans le monde, les générateurs à moteur diesel sont surtout utilisés comme alternative, en cas de coupure de courant par exemple.

L’hydrogène ou la solution miracle

Brian Janous, responsable du programme énergétique des datacenters et de la stratégie de développement durable chez Microsoft, voit en l’utilisation de la technologie hydrogène plusieurs avantages. Les piles à combustible PEM combinent l’hydrogène et l’oxygène dans un processus qui produit de la vapeur d’eau et de l’électricité. L’utilisation de l’hydrogène vert ou décarboné à grande échelle, permettrait d’émettre moins de CO² dans le monde, et ainsi de lutter contre le réchauffement climatique.

Aujourd’hui, l’enjeu pour les équipes de Microsoft est de tester la faisabilité de cette solution sur leurs propres infrastructures. Déjà en septembre 2019, Microsoft faisait l’acquisition d’un système de 250 kilowatts fonctionnant à l’hydrogène. Ce système pouvait alimenter une rangée de 10 serveurs au sein d’un datacenter. Les tests s’étaient déroulés près de Salt Lake City chez Power Innovations.
Les équipes prévoient de tester par la suite un système d’alimentation de 3 mégawatts, qui correspond à la taille des générateurs de secours, fonctionnant actuellement avec du carburant diesel.

Dans le futur, il est envisageable qu’un datacenter comme celui d’Azure soit équipé et fonctionne entièrement avec des piles à combustible, un réservoir de stockage d’hydrogène et un électrolyseur qui convertit les molécules d’eau en hydrogène et en oxygène. C’est en tout cas le souhait de Mark Monroe, ingénieur spécialisé dans le projet d’hydrogène pour les datacenters de Microsoft.

S’il vient à se réaliser, il pourrait ouvrir la porte à d’autres avantages pour l’entreprise américaine. Par exemple, ces systèmes pourraient s’intégrer au réseau électrique afin de fournir des services d’équilibrage de charge des serveurs web. Avec l’explosion du trafic internet, cette pratique de distribution des requêtes HTTP sur plusieurs serveurs web est devenue indispensable.

Plus largement, en poursuivant ses investissements sur la technologie hydrogène, Microsoft pourrait servir de cas d’école pour l’utilisation de piles à hydrogène dans d’autres secteurs et industries.