L’audience des PDG des GAFA a lieu ce 29 juillet, après avoir été repoussée. Chacun des patrons doit ainsi se défendre sur un ou plusieurs sujets, lors d’une visioconférence, contrainte imposée par la crise sanitaire. Mark Zuckerberg devra notamment expliquer le rachat de WhatsApp et Instagram. Nous savons d’ores et déjà que le patron compte se servir de témoignage pour faire une comparaison avec la Chine. Il place d’ailleurs ce pays comme une menace technologique pour son entreprise.

Facebook est une « entreprise fièrement américaine »

Lors de son audition, Zuckerberg va être interrogé sur les éventuelles pratiques anticoncurrentielles de son entreprise. Bloomberg a pu consulter des extraits de son discours et nous découvrons de cette façon que le patron a prévu de miser sur le côté patriotique de son entreprise. Pour lui, Facebook est une réussite américaine qui est aujourd’hui menacée par l’essor des applications chinoises. Il prévoit donc de témoigner en mettant en cause l’entrave américaine concernant l’innovation technologique qui, selon lui, ne fait que servir les affaires de la Chine.

Concernant ses acquisitions, Facebook va rappeler que le succès n’était pas garanti lors du rachat d’Instagram en 2012, date à laquelle elle n’avait que 13 employés et surtout, aucun revenu. Il prévoit encore une fois de miser sur l’appartenance de ces entreprises aux États-Unis, car selon lui un affaiblissement de ses services permettra aux entreprises chinoises de gagner du terrain. Cet argument n’est pas sans rappeler son discours de 2019, concernant la Libra, il avait indiqué « Si l’Amérique n’innove pas, notre leadership financier n’est plus garanti ». Il place la Chine en tant que concurrent après que le pays ait refusé qu’il propose à ses citoyens ses services. Avec cet argument, il pourrait se mettre dans la poche le soutiens de Donald Trump, puisque les relations américano-chinoises sont actuellement très tendues, d’une part en raison de l’affaire Huawei et d’autre part avec le dossier plus récent TikTok.

Zuckerberg va appeler les autorités et régulateurs à mettre à jour les règles régissant internet

Concrètement, Zuckerberg compte mettre en avant les valeurs de démocratie, la compétition, l’inclusion et la liberté d’expression dans son discours, il appellera aussi les autorités à mettre à jour les règles qui régissent internet. Selon lui, elles devraient jouer un rôle plus actif dans l’encadrement de ses pratiques et de son évolution, il rappellera par ailleurs que des règles sont nécessaires en matière de modération de contenus. Un argument qu’il a souvent mis en avant lorsqu’on lui reprochait d’accepter la publicité politique, ou que Facebook exposait ses règles en matière de suppression de contenus.

Pour rappel, Zuckerberg ne sera pas le seul à se présenter devant le Congrès américain aujourd’hui. Il est convié au même titre que tous les autres PDG des GAFA. Sundar Pichai, Jeff Bezos et Tim Cook seront également de la partie. Il semblerait qu’au moins deux d’entre eux aient également prévu l’argument patriotique dans leurs discours.