Il y a maintenant deux ans, les relations de Spotify avec l’industrie de la musique étaient compliquées. Cela semble s’être apaisé aujourd’hui, en tout cas avec Universal Music puisque la plateforme de streaming musical vient tout juste d’annoncer un accord mondial de licence signé avec le label. Ce contrat dit pluriannuel pourrait durer deux à trois ans. Il vient s’ajouter à l’accord déjà obtenu en avril dernier avec Warner Music.

Spotify s’assure de garder les droits de streaming du catalogue d’Universal

En signant cet accord avec Universal Music Group, Spotify sécurise son catalogue de diffusion streaming et intègre au passage le label de musique au coeur de sa stratégie. Comme le précise le Wall Street Journal, l’entreprise suédoise va ainsi pouvoir profiter d’un financement de la part d’Universal en échange de services marketing ou encore d’analyse de données. Les rôles s’inversent donc un peu puisqu’habituellement c’est plutôt les plateformes, comme Spotify, qui versent la majorité de leurs revenus aux labels de musiques ainsi qu’aux éditeurs.

Si nous ne savons pas quels détails ont été négociés et sont inclus dans l’accord, nous savons cependant qu’Universal sera le partenaire « test » de Spotify pour le développement de ses nouveaux outils, nouveaux services et produits. Le label pourra les tester et ajouter des commentaires. Il semblerait que cet accord lie fortement les deux sociétés bien décidées à collaborer. Daniel Ek, le directeur général de Spotify, a expliqué être « très unis et échangeons presque tous les jours. Il s’agit de susciter la découverte et de connecter plus d’artistes et de fans à une échelle jamais vue auparavant », cela avant que le PDG d’Universal n’ajoute « Notre plan est de devenir les responsables de l’expérimentation. Nous allons poursuivre les tests et faire avancer les choses maintenant que nous savons ce que souhaitent les consommateurs ».

Un lien invisible serait-il venu pousser les deux sociétés à collaborer ? C’est possible. Tencent et Spotify collaborent depuis la fin de l’année 2017, dans le cadre d’une prise de participation mutuelle. Également, le géant chinois a fait l’acquisition au mois d’avril 2020 de 10% d’Universal Music Group auprès de Vinvendi. Tencent pourrait donc trouver un double intérêt dans cet accord, et, in fine, importer une offre similaire en Chine.

La collaboration entre les labels et les plateformes de streaming musical, le combo idéal ?

Dans le cadre de l’accord, Universal pourra tester des fonctionnalités similaires à celle déployée en fin d’année dernière, consistant à payer pour envoyer des notifications push aux utilisateurs, lorsqu’un nouveau morceau ou nouvel album est dévoilé. Universal avait été l’un des premiers à prendre part au concept et à payer pour faire parvenir aux utilisateurs des recommandations personnalisées.

À titre d’exemple, le choix de cette stratégie a permis à Universal label Republic Records d’obtenir de bons résultats sur la campagne du chanteur The Weeknd, à savoir les meilleurs taux de réponses des auditeurs obtenus jusqu’à ce jour. Pour le patron de Spotify, « Les premiers résultats indiquent que c’est plus efficace que la plupart des dollars dépensés dans les stratégies marketing par le label habituellement ».

Finalement, même si les deux sociétés savent qu’elles prennent des risques avec ces nouvelles offres, elles misent également sur cela dans la mesure où toutes les deux souhaitent « proposer plus de nouveautés ». Peut-être même que les deux sociétés ont misé sur le combo idéal jamais imaginé pour assurer le bon fonctionnement de leurs activités respectives.