Alors que le gouvernement américain ne prend toujours pas de décision ferme sur le port du masque, ni sur un confinement éventuel, ce sont les entreprises privées qui jouent le rôle de protecteurs des populations. Uber décide de s’impliquer dans la lutte contre le Covid-19 avec une première campagne forte baptisée « No mask, no ride » et permet aux services de santé d’accéder aux informations des conducteurs et des passagers pour améliorer le traçage en cas de suspicion de contamination.

Un service de contact tracing destiné aux organismes de santé

C’est un service totalement gratuit qu’Uber vient de déployer aux États-Unis, mais aussi dans tous les autres pays où l’entreprise exerce son activité. Uber veut faciliter la vie des organismes de santé, pour limiter la propagation de l’épidémie et pour retracer le parcours d’une personne malade. Même si selon Emmanuel Schalit, CEO de Dashlane, les services de contact tracing ne fonctionnent pas, ce service doit permettre aux organismes de santé d’inciter les utilisateurs ayant potentiellement été en contact avec une personne malade, à se mettre en quarantaine.

Les informations recueillies par Uber sont disponibles immédiatement. Contrairement au gouvernement américain, Uber considère la pandémie de Covid-19 comme : « une urgence impliquant un danger de mort ou de blessure physique grave ». Malheureusement, une récente étude de Reuters réalisée au sein de 32 états américains, a montré que la plupart des services de santé n’utilisaient pas suffisamment les données de recherche des contacts pour suivre la propagation du virus. Les états qui négligent le plus le technologies proposées sont le Texas et la Floride, des états fortement touchés par la pandémie.

La lutte contre le Covid-19 est loin d’être terminée aux États-Unis

Le suivi des personnes malades est pourtant essentiel pour limiter la propagation du virus. Ces dernières semaines, des dizaines d’états américains ont justement commencé à embaucher des milliers de travailleurs pour interroger les patients infectés sur leur parcours. Ils doivent identifier les personnes avec lesquelles ils ont été en contact et les isoler. Selon Mieka Smart, professeur d’épidémiologie à l’université d’État du Michigan et membre du groupe de travail Covid-19 sur la recherche des contacts à Flint :

« Les données fournies par Uber pourraient potentiellement sauver des vies dans les villes où de nombreuses personnes utilisent ce service de transport ».

En janvier 2020, avant même le début de l’épidémie aux États-Unis, les dirigeants d’Uber se sont rendus à Los Angeles pour rencontrer les responsables du CDC (Centers for Disease Control) afin d’échanger sur les meilleures solutions à mettre en œuvre pour utiliser les données disponibles. Un porte-parole d’Uber a déclaré que :

« Notre timing a fini par être bénéfique, car il nous a permis de prendre de l’avance avant que le Covid-19 ne commence à se répandre dans le monde entier ».

Le premier bilan de ce service fait état de 560 demandes de la part des organismes de santé pour identifier les personnes en contact avec un malade. Des demandes qui ont eu lieu dans 29 pays, dont la plupart ont été traitées par la société dans les deux heures, selon les responsables de la société. En comparaison, en 2019, il n’y avait eu que 10 demandes de la part des services de santé dans le monde. Avec son implication dans la lutte contre le Covid-19, Uber cherche à montrer l’exemple et à redorer son blason.