C’est officiel depuis la semaine passée, le Royaume-Uni a banni Huawei de son réseau 5G. Les rumeurs envisageant cet abandon de l’équipementier chinois allaient bon train, même si Huawei semblait le bienvenu dans le pays, où il devrait notamment construire un centre de recherche et développement. De plus, il avait été demandé aux opérateurs télécoms de faire du stock sur les équipements du constructeur. Mais face à la pression américaine, exercée depuis des mois, le gouvernement de Boris Johnson a fini par céder et a fait part de cela au principal concerné.

Huawei fait les frais de facteurs géopolitiques

Selon The Guardian, le gouvernement britannique s’est entretenu en privé avec Huawei pour lui faire part de la décision d’interdiction prise en matière d’équipement 5G. Le géant chinois a ainsi été informé que c’est pour des raisons géopolitiques, à force de pression, qu’il ne serait pas sollicité pour équiper le réseau de télécommunication 5G du Royaume-Uni. Lors de discussions intensives ayant eu lieu avant l’annonce d’interdiction, entre le gouvernement anglais et les responsables de Huawei, les premiers ont indiqué que la pression des États-Unis avait eu un rôle important et que cette interdiction pourrait être réétudiée à l’avenir. En cas de défaite de Trump par exemple.

Suite à l’annonce officielle du Royaume-Uni, un communiqué a été partagé par Huawei. Le géant chinois a jugé regrettable d’avoir été banni du Royaume-Uni en raison de la politique commerciale américaine, et non pour de vraies raisons liées par exemple à la sécurité. Du côté des États-Unis et sans surprise, le président Trump s’est félicité de cette décision d’interdiction et a indiqué qu’il poussait d’autres pays à en faire de même.

Le Royaume-Uni ne semble pas assumer publiquement

Si des membres du gouvernement britannique ont avoué, en privé, avoir cédé sous la pression américaine, publiquement les propos ne sont pas les mêmes. Matt Hancock, le secrétaire à la Santé a jugé l’interdiction telle « une décision sensée ». Il a également précisé « Nous connaissons tous Donald Trump n’est-ce pas. […] Toutes sortes de personnes peuvent essayer de réclamer le crédit de cette décision, mais celle-ci est basée sur une évaluation technique par le National Cyber Security Center ». Il a par ailleurs rejeté les affirmations selon lesquelles le Royaume-Uni avait cédé à la pression contre Huawei, afin de ne pas compromettre un accord commercial post-Brexit qui devrait être signé avec Washington.

Certains députés conservateurs restent désormais sur leur garde, puisqu’il a été avancé que le gouvernement pourrait, à l’avenir revenir sur sa décision concernant Huawei. Plusieurs d’entre eux ont d’ores et déjà indiqué leur volonté de pousser le gouvernement à interdire totalement les produits et équipements Huawei, tous réseaux confondus, du pays.