La cohésion d’équipe, un thème central des entreprises françaises depuis que la crise sanitaire les a contraintes à renvoyer leurs collaborateurs chez eux. Fédérer les équipes dans un contexte de reprise incertain est devenu critique. « L’esprit collectif s’est délité pendant le confinement », signale Christophe Nguyen, psychologue du travail.

Souder l’esprit d’équipe, c’était le créneau de Lunchr, dont on vous parlait à son lancement début 2018. Lancé sur la dématérialisation du marché des titres restaurants, la startup FinTech a passé un coup de pinceau et est devenue Swile en mars dernier. Après son entrée fracassante sur le marché historique de la pause déjeuner tenu par 4 acteurs (Edenred, Natixis, Chèque-Déjeuner et Sodexo), la boîte vient de boucler un quatrième tour de table en 4 ans. Bouclé auprès de BPI France, Idvinvest et Index Ventures, Swile affiche ses nouvelles ambitions avec les 70 millions d’euros levés. Au menu : « gérer la totalité des avantages salariés en intégrant de nouveaux segments comme les titres cadeaux, les titres mobilités, et dès l’année prochaine les titres vacances. » comme nous le présente le fondateur de Swile, Loïc Soubeyrand.

Swile a changé son identité, mais garde le cap de la cohésion

Swile a changé son identité pour coller à l’extension de ses services

La cohésion en entreprise en digitalisant les avantages sociaux

S’attaquer à l’avantage salarial numéro un des français, c’était « le plus gros morceau. On a suivi un cycle de développement classique et accéléré parce que le marché de la pause déjeuner était clairement prêt à se dématérialiser. Deux ans plus tard, on a des clients qui vont de la start-up à des grands comptes de plus de 10 000 salariés ». Avec des belles références comme Spotify et Redbull, Swile déclarait en Mars dernier capter 7% d’un marché qui pèse 6,5 milliards d’euros. La pause déjeuner, c’est aussi un moment sacré en entreprise. « Nous savions que nous voulions adresser la cohésion d’équipe sur ce créneau favori des français. En digitalisant un avantage plutôt figé, nous voulions mettre la technologie à disposition des équipes. Nous étions convaincu qu’il y avait de la place. »

Désormais prêt à élargir le champ d’action initial et « accompagner le quotidien des employés du matin jusqu’au soir « , Lunchr s’est mué en Swile (une contracton de Smile at Work). Pour ce changement de marque, « la transition s’est très bien passée. À la différence des titres restaurants, on a déjà une base solide de 8 000 clients qui nous font confiance pour consolider leur cohésion d’équipe ». Après la pause déjeuner, la suite logique, c’était donc l’intégration du reste des avantages sociaux auxquels les collaborateurs français tiennent tant.

Seul acteur à unifier la gestion ces avantages salariaux, Swile, c’est une application et une carte de paiement. Le principe est simple. La carte est d’abord créditée par l’employeur, et à chaque paiement du salarié auprès du réseau de marchands de Swile, le solde correspondant est débité. Un système d’argent fléché qui « va vers une simplification totale de l’expérience employé. En intégrant les titres cadeaux et mobilité, on veut faciliter le quotidien ». Les titres cadeaux feront leur apparition dans le catalogue Swile dès la rentrée. C’est à ce moment là en effet que se joue 80% du marché.

Le CEO de Swile Loïc Soubeyrand, au soutien de la cohésion d'équipe

Le CEO de Swile Loïc Soubeyrand

Intégrer des fonctionnalités sociales et partir à l’international

Dans un environnement économique déstabilisé, le CEO constate aussi que beaucoup d’entreprises « n’étaient absolument pas prêtes à se confronter à un monde majoritairement en télétravail. Pour la cohésion d’équipe, c’est un gros challenge. » Justement, pour aller dans ce sens, Swile a dans ses cartons des fonctionnalités qui doivent répondre à ces enjeux. Célébration des anniversaires des collaborateurs, cagnottes d’équipe, messagerie interne et événements, la startup veut propulser le social. « Avec une offre Premium qui arrive à la rentrée, on veut offrir aux entreprises la possibilité de mesurer l’engagement de leurs salariés : sondage interne, analytiques, organigrammes,… toute cette dimension RH qui va être très importante pour la fin d’année ».

Pour développer ces nouvelles fonctionnalités sociales, Swile est plutôt partisan du fait-maison, mais garde un œil avisé sur le marché du collaboratif. « Bien évidemment le cœur du réacteur il est fait maison, il a vocation à le rester. Après, il faut imaginer Swile comme étant un vrai projet à tiroirs. Il y aura probablement des opérations d’acquisition pour renforcer la proposition de demain ».

Les ambitions de la start-up sont évidentes. Boucler une levée de fonds aussi conséquente en Juillet 2020, cela correspond aussi à une stratégie d’internationalisation. L’atmosphère frileuse ne fait pas peur à son fondateur, au contraire : « plus que jamais, les gens vont avoir besoin de créer du lien. On est sur un marché extrêmement résilient parce qu’il fait sens ». Dans le monde, 33 pays utilisent ce système de tickets restaurants. Swile a notamment jeté son dévolu sur l’un d’entre eux : le Brésil. En débarquant avec une « plateforme globale, qui combine astucieusement les avantages salariaux et l’engagement, on a vocation à devenir un leader mondial ».

Pour soutenir la croissance, les effectifs de Swile seront doublés d’ici 2 ans et dépasseront la barre des 500 employés.