Voici un sujet qui a fait débat au moment du lancement des campagnes des différents partis politiques en novembre dernier, pour l’investiture de la présidence des États-Unis : les publicités politiques. Si Twitter décidait de les interdire dès le 22 novembre, Facebook faisait le choix inverse. Finalement, d’après Bloomberg, cela pourrait bien changer.

Les publicités politiques pourraient être interdites quelques jours avant le vote

Un récent rapport du média américain laisse penser que Facebook pourrait bien changer d’avis sur les publicités politiques. Pour lutter contre la désinformation et les fake news qui deviennent monnaie courante depuis quelques années aux États-Unis, Mark Zuckerberg pourrait interdire les publicités politiques dans les jours qui précéderont le vote pour les élections présidentielles de 2020.

On ne sait pas exactement combien de temps cette période pourrait durer, mais d’autres pays ont déjà appliqué de telles mesures avant une élection. On pense notamment au Royaume-Uni, où des lois interdisent carrément les publicités politiques le jour des élections et les jours qui les précèdent. C’est un moment stratégique pour Facebook. En effet, le réseau social fait face depuis plusieurs semaines à un boycott de nombreux annonceurs dans le cadre de la campagne « Stop hate for profit ». Mark Zuckerberg est partagé sur la question des publicités politiques. Il affirme que :

« Facebook ne devrait pas être un arbitre de la vérité et ne devrait pas interférer avec le discours des politiciens ».

À qui cette mesure profiterait-elle réellement ?

De son côté, Jack Dorsey, fondateur de Twitter avait fait une déclaration chaleureusement accueillie par les politiques. Il affirmait en novembre dernier que :

« Un message politique gagne du terrain lorsque les gens décident de suivre un compte ou de retweeter. Le fait de payer pour atteindre une audience enlève cette décision, et force les gens à recevoir des messages politiques parfaitement optimisés et ciblés. Bien que la publicité sur Internet soit incroyablement puissante et très efficace pour les annonceurs commerciaux, ce pouvoir comporte des risques importants pour la politique, où il peut être utilisé pour influencer les votes et affecter la vie de millions de personnes ».

Facebook joue un rôle capital dans cette élection américaine, surtout à un moment où les électeurs sont bloqués chez eux à cause des mesures de confinement. En 2016, beaucoup affirment que Donald Trump a gagné en grande partie grâce aux publicités politiques. Pourtant, selon Alex Stamos, l’ancien responsable de la sécurité chez Facebook, une interdiction des publicité politiques pourrait profiter à Trump :

« Malheureusement je pense que la suppression des publicités politiques en ligne ne profite qu’à ceux qui ont de l’argent, qui sont au pouvoir ou qui ont la possibilité d’obtenir une couverture médiatique ».