Dans une interview avec un chroniqueur du Washington Post le 11 juillet, Donald Trump a confirmé qu’une cyberattaque avait été menée contre des trolls russes en 2018. L’attaque a été menée pour contrecarrer une campagne de désinformation sur les élections américaines de mi-mandat.

L’attaque visait à couper l’accès à Internet aux trolls russes

En temps normal la cyberguerre se déroule en coulisse, loin de la connaissance du grand public. Le 11 juillet le président américain Donald Trump a pourtant confirmé une cyberattaque, classifiée, contre des trolls russes en 2018. À l’époque, CNN avait déjà dévoilé une opération contre l’Internet Research Agency russe. Cette institution, parfois surnommée « l’usine à troll », est présumée responsable des attaques informatiques russes durant la campagne présidentielle américaine de 2016.

Le Pentagon et la Maison Blanche s’étaient refusés à tout commentaire, à l’époque. Ce week-end, Donald Trump a simplement confirmé l’attaque, sans préciser si la cible était bien l’Internet Research Agency.

Le piratage a été organisé par le Cyber Command en 2018. L’objectif de l’offensive était de bloquer l’accès à Internet aux trolls russes au moment des élections de mi-mandat, le 6 novembre et les jours qui suivants. Ils étaient soupçonnés de préparer une campagne de désinformation pour mettre en doute le résultat des élections.

L’une des premières opérations offensives du Cyber Command

L’opération était l’une des premières entreprises, après que le Cyber Command est reçu l’autorisation par le Congrès et par le président américain de lancer des actions offensives en 2018. Trump en a profité pour mettre en valeur son inaction vis-à-vis de la passivité de Barack Obama en 2016. Une passivité toute relative puisque le prédécesseur de Donald Trump avait multiplié les prises de paroles publiques, échanger avec Vladimir Poutine sur le sujet et même pris des sanctions contre la Russie en décembre 2016.

Le président Trump, par cette confirmation, souhaite probablement montrer son agressivité face aux actions de déstabilisation de la Russie. Jusque là il avait plutôt tendance à minimiser les rapports de ses services de renseignements pointant les risques de cyberattaques russes au cours de l’élection présidentielle 2020. Après l’épisode de 2016 et les forts soupçons qui ont pesé sur une collusion entre Trump et la Russie, l’activisme des trolls russes sur les réseaux est scruté par tous les observateurs. La bataille politique pourrait très bien, déjà, se doubler d’une bataille sur le cyberespace pour bloquer toute tentative d’ingérence.