L’Institut Fraunhofer Heinrich Hertz a annoncé le 6 juillet la finalisation du nouveau codec H.266/VCC (pour Versatile Video Coding, ou encodage vidéo polyvalent). Un encodage vidéo capable de diviser par deux la quantité de données d’une vidéo sans nuire à sa qualité. Une petite révolution dans le monde de la vidéo.

La révolution du codec H.266/VCC est en marche

Pour rappel, un codec est un dispositif qui permet d’encoder un flux de données numériques pour les stocker ou les transmettre. Après des tests avec l’AV1 (AOMedia Vidéo 1), c’est finalement le codec H.266/VCC qui devrait voir le jour. Une technologie indispensable à l’heure de la vidéo 4K et de la 8K. La performance annoncée par les ingénieurs de l’Institut Fraunhofer Heinrich Hertz laisse entrevoir de belles perspectives d’évolution pour les acteurs de la vidéo, on pense notamment à YouTube ou Netflix.

Une technologie capitale quand on sait qu’aujourd’hui, Netflix représente 20% du trafic Internet français. Par ailleurs, pendant le confinement, YouTube et Netflix ont diminué la qualité de diffusion de leurs vidéos, pour ne pas impacter les télétravailleurs. Le codec H.266/VCC permettra une capture et une transmission vidéo beaucoup plus efficace. Comme l’expliquent les membres de l’Institut Fraunhofer :

« Avec la norme précédente, la H.265/HEVC, il fallait environ 10 Go de données pour transmettre une vidéo de 90 minutes en ultra-haute définition. Avec le codec H.266/VCC, il ne faudra plus que 5 Go ».

Trois années de travail pour développer cette nouvelle norme

Concrètement, à débit égal, le transfert d’un fichier de cette taille prendra moins de temps et nécessitera moins de données. Pendant trois années de suite, des géants technologiques ont travaillé sur cette nouvelle norme. Apple, Sony, Ericsson, Microsoft, Intel ou encore Huawei font partie des grandes entreprises qui ont contribué au développement du codec H.266/VCC. 500 pages décrivent les spécifications techniques de cette nouvelle norme. L’Institut allemand est convaincu que :

« Grâce au bond en avant dans l’efficacité du codage offert par le H.266/VVC, l’utilisation de la vidéo va encore augmenter dans le monde entier. En outre, la polyvalence accrue du H.266/VVC rend son utilisation plus attrayante pour un plus large éventail d’applications liées à la transmission et au stockage de la vidéo ».

En 2020, près de 10 milliards d’appareils utilisent les codecs H.264/AVC et H.265/HEVC, d’anciennes normes. Cela représente près de 90% du volume mondial du segment vidéo. On vous laisse imaginer à quel point le codec H.266/VCC aura un rôle important à jouer dans l’avenir de la vidéo, notamment pour répondre aux besoins des flux de 4K et 8K.