Le Secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré à Fox News lundi 6 juillet que les États-Unis envisagent de bannir TikTok ainsi que d’autres applications chinoises. « Nous prenons cela très au sérieux. Nous y réfléchissons activement », a-t-il déclaré.

Ces interdictions seraient une conséquence directe de l’escalade des tensions avec la Chine. De plus, après plusieurs mois d’examens minutieux des sociétés de technologies de l’Empire du Milieu, il s’avère crucial pour le pays de l’Oncle Sam de limiter leur croissance. Justifiée ou non, cette mesure est avant tout protectionniste, et pourrait ruiner les efforts de TikTok.

Depuis plusieurs mois, ByteDance, la maison-mère de TikTok tente de se détacher petit à petit de la Chine. Une stratégie d’occidentalisation qui s’est traduite par le recrutement d’un PDG américain pour le réseau social. Kevin Mayer, arrivé le 19 mai 2020, dirigeait les projets de streaming de Disney, et notamment Disney+. À présent, il s’affaire à tisser des liens solides et renouer confiance avec les différents régulateurs européens et américains.  

Auparavant Huawei et ZTE ont été les cibles favorites de Washington. Les deux entreprises sont considérées comme des menaces pour la sécurité nationale du pays du fait de leur soumission au gouvernement chinois. Les risques d’espionnage et de collecte massive de données sont trop importants. Cette approche vise surtout à tenter de faire émerger un acteur américain pour la 5G, sans succès pour l’instant. Cette volonté peut être corrélée avec la réflexion de bannir certains services chinois aux États-Unis. Quel danger représente TikTok pour Facebook, Twitter, Snapchat, et les autres réseaux sociaux ?

En Inde, le blocage de TikTok a directement bénéficié aux alternatives locales comme Roposo. Instagram ayant flairé le filon a lancé son nouveau format Reels dans le pays. Ultra populaire aux États-Unis, si TikTok se retrouvait bloquée, il est évident que cela profiterait directement au groupe Facebook.  

Même si Mike Pompeo n’a pas directement cité TikTok, elle est la première application venue de Chine qui nous vient en tête. Néanmoins, l’affaire risque de se corser lorsqu’il s’agira de trancher, car les géants chinois sont très bien implantés aux États-Unis, mais indirectement. Par exemple, comptent-ils bloquer Fortnite, dont le studio est détenu à 40% par Tencent. Même chose pour les jeux Clash Royale, ou Clash of Clans, édités par Supercell, détenue elle aussi par Tencent, à 84,3%.