Selon une source proche du dossier, la Société Générale vient de faire l’acquisition de la banque en ligne française, Shine, pour la somme de la somme 100 millions d’euros. Une acquisition qui dévoile les ambitions de la Société Générale et qui pourrait bien ouvrir la voie à d’autres rachats de néobanques dans les mois à venir.

La Société Générale veut capitaliser sur cette tendance

Shine avait déjà levé des fonds. 10,8 millions d’euros en tout, auprès de Daphni, Kima Ventures, XAnge et de divers autres business angels. Cette banque en ligne a spécifiquement été conçue pour les travailleurs indépendants et les petites entreprises en France. Shine vous permet de créer un compte professionnel, d’obtenir une carte de débit et prend même en charge certaines tâches administratives qui incombent aux professionnels. Un service totalement digitalisé, idéal pour les micro-entrepreneurs par exemple.

Shine accompagne les professionnels dans la création de leur société et permet même de générer des factures directement à partir de l’application. Bref, des services qui ne sont pas proposés par les banques traditionnelles, et c’est bien pour cette raison que la Société Générale s’est intéressée à cette startup. Shine permet également à ses clients de travailler avec un comptable en laissant à ses clients la possibilité de configurer une exportation automatique des reçus, des factures et des transactions chaque mois. Pratique.

En France, 70 000 indépendants, micro-entrepreneurs et TPE se sont laissés convaincre par ce service en ligne. Plutôt que de se lancer dans une course folle contre Qonto et N26, Shine a décidé de rejoindre la Société Générale. D’après les informations de Techcrunch, la startup continuera de fonctionner indépendamment de la Société Générale. Le service de banque en ligne continuera d’exister et acceptera évidemment de nouveaux clients. Les deux co-fondateurs de Shine ont prévu de rester à la direction de l’entreprise.

Logiquement, l’idée pour les deux sociétés est de faire la promotion croisée de leurs offres respectives. Les banquiers de la Société Générale pourraient par exemple proposer à ses clients professionnels d’utiliser Shine. Au fil de l’évolution de la société, Shine pourrait ensuite faire basculer ses clients sur la Société Générale. On peut penser qu’avec l’aide d’un géant bancaire comme la Société Générale, l’offre de Shine va s’étoffer.

Les banques en ligne ont la cote

Il y a quelques semaines nous nous étions demandés si les banques en ligne pouvaient tirer leur épingle du jeu pendant la crise du Covid-19. Les banques en ligne qui ont supprimé tout contact physique avec leurs clients ont déjà l’expérience du suivi client en ligne et donc par conséquent, une longueur d’avance dans le domaine. Ce rachat vient confirmer ce que nous pensions. En France, 2,6 millions de personnes ont un compte dans une néobanque. C’est colossal et cela prouve l’intérêt porté par les français pour ces banques nouvelle génération.

Quand on pense aux banques en ligne, impossible de passer à côté de N26. Une néobanque allemande qui vient de lever 100 millions de dollars (89 millions d’euros). Dans cette nouvelle levée de fonds, N26 a été soutenue par le chinois Tencent, mais aussi par Valar Ventures. Cette levée de capitaux était en pourparlers en amont de la crise du coronavirus, le PDG précise que :

« Nous avons toujours été une entreprise bien financée. Pour nous, c’est l’occasion de lever plus de capitaux. À l’heure actuelle, chaque entreprise se concentre sur les deux ou trois prochaines années et sur la manière dont nous traversons la crise. Nous voulons juste être très bien préparés, c’est pourquoi nous avons décidé de faire cette levée maintenant ».