Pour poursuivre leur lutte contre le Covid-19, les pays de l’Union européenne ont convenu d’un ensemble de spécifications techniques permettant à la majorité des applications de traçage nationales de fonctionner au-delà de leurs frontières et sur l’ensemble du territoire européen, a annoncé la Commission européenne ce 16 juin 2020. Certains pays ne pourront néanmoins pas profiter de cette initiative, et c’est notamment le cas de la France.

Un accord pour prévenir une seconde vague épidémique de Covid-19

Alors que les vacances d’été sont imminentes et que les pays membres de l’Union européenne lèvent les restrictions de circulation entre eux, une seconde vague épidémique de Covid-19 est grandement redoutée. C’est dans l’objectif de la contenir, ou tout du moins de la prévenir, que les pays de l’Union européenne se sont accordés sur une solution technique permettant de garantir qu’une application mise au point dans un pays européen, puisse continuer de fonctionner dans un autre, et ce, sans interruption : c’est ce que l’on appelle « l’interopérabilité« . Le commissaire européen chargé du marché intérieur explique :

« À l’approche de la saison touristique, il est important de faire en sorte que les Européens puissent utiliser l’application de leur propre pays, peu importe l’endroit dans lequel ils voyagent au sein de l’UE. Les applications de traçage des contacts peuvent être utiles pour limiter la propagation du coronavirus, et notamment dans le cadre des stratégies nationales de levée des mesures de confinement. »

Par ailleurs, la Commission européenne met en place un « service passerelle » consistant en une plateforme permettant de recevoir et transmettre des informations pertinentes provenant des applications nationales. Toutefois, pour des raisons techniques, tous les pays de l’Union européenne ne pourront pas profiter de cet accord, et c’est notamment le cas de la France et de son application StopCovid.

La France et StopCovid ne pourront pas profiter de cette initiative

L’interopérabilité mise en place par cet accord concerne seulement les applications ayant été construites sur la base d’une architecture décentralisée, ce qui signifie que les identifiants des utilisateurs qui ont été détectés à proximité restent sur le téléphone lui-même et sont comparés par la suite aux identifiants déclarés positifs au Covid-19. Au total, les applications de dix-sept États membres remplissent cette condition. Parmi eux, l’Allemagne avec Corona-Warn-App, l’Italie avec Immuni, la Lettonie avec Apturi Covid ou encore la Suisse avec SwissCovid.

La France, quant à elle, ne pourra pas profiter de cet accord, tout du moins pour l’instant. En effet, StopCovid, qui a déjà passé la barre du million de téléchargements, a opté pour une architecture centralisée, tout comme la Hongrie ou encore le Royaume-Uni. La Commission européenne précise néanmoins que cela est amené à évoluer dans le futur avec « l’extension de l’interopérabilité aux applications de traçage dont les architectures sont différentes« , sans pour autant préciser de date.