Après avoir mené une véritable campagne à travers le monde pour convaincre de nombreux pays de ne pas travailler avec Huawei, les États-Unis décident finalement d’assouplir leurs propres restrictions. Le ministère du Commerce américain vient de lever l’interdiction qui empêchait les entreprises du pays de travailler avec Huawei sur les technologies 5G. Objectif : définir des normes mondiales.

Une tentative pour élaborer des normes mondiales

Au Royaume-Uni, Vodafone avait prévenu : « sans le recours à Huawei, nous craignons un véritable retard pour les technologies 5G ». Qui aurait pu penser que les États-Unis finiraient par tolérer que le géant chinois travaille finalement avec ses propres entreprises ? Après avoir convaincu l’Australie de travailler avec Nokia plutôt qu’avec Huawei et tenté de faire basculer le point de vue de Dominic Cummings l’assistant principal du Premier ministre Boris Johnson, l’Administration Trump a cédé.

Selon le ministère américain du Commerce, ce changement de politique ne doit pas être considéré comme un assouplissement de la position du gouvernement envers le fabricant chinois, mais plutôt comme une tentative d’élaborer des normes mondiales pour la 5G. Cela signifie que les États-Unis reconnaissent que Huawei est l’un des principaux acteurs du développement de la 5G et qu’une collaboration avec l’entreprise est incontournable. Le secrétaire au commerce Wilbur Ross, a déclaré dans un communiqué que :

Ce changement a été imaginé pour permettre à Huawei et aux États-Unis de jouer un rôle dans l’élaboration des paramètres de la technologie sans fil de prochaine génération. Les États-Unis ne cèderont pas leur leadership en matière d’innovation mondiale. Cette action reconnaît l’importance d’exploiter l’ingéniosité américaine pour faire progresser et protéger notre sécurité économique et nationale. Le ministère s’engage à protéger les intérêts des États-Unis en matière de sécurité nationale ».

Qu’est-ce que cela va changer ?

Concrètement, cette nouvelle mesure doit permettre aux entreprises américaines de partager des informations sur la 5G avec Huawei, et vice versa, afin de développer une norme commune, internationale. Plus de licence d’exportation. Le fabricant chinois reste néanmoins sur une liste « noire » en raison des soupçons qui pèsent sur ses liens avec le gouvernement chinois et l’affaire Meng Wanzhou, à l’origine de tout cela.

Les États-Unis sont néanmoins très individualistes dans cette situation. Ils tolèrent la création de normes mondiales aux côtés de Huawei, parce que ça les arrange, mais souhaitent tout de même débarrasser les zones rurales de la présence du géant chinois. Un budget d’un milliard de dollars a été approuvé par le Sénat le 27 février 2020 pour procéder à large un changement des infrastructures du pays.