Des poursuites contre Amazon pourraient bien être engagées dans les jours à venir selon le Wall Street Journal. L’Union européenne accuse le géant du e-commerce américain d’avoir récupéré des données sur ses vendeurs tiers pour leur faire concurrence.

Amazon a-t-il utilisé les données de ses vendeurs tiers ?

Les premières accusations de l’Union européenne envers Amazon pourraient être déposées dès la semaine prochaine d’après une source connaissant bien le dossier. La Commission européenne semble bien décidée à faire toute la lumière sur cette histoire. Cette affaire intervient au moment où les États-Unis s’apprêtent également à déployer une gigantesque enquête antitrust contre les GAFA.

L’entreprise de Jeff Bezos est accusée d’avoir utilisé des données de ses vendeurs pour fabriquer ses propres produits. Une pratique totalement contraire à sa politique, évidemment. Selon des sources du Wall Street Journal toujours, certains cadres hauts placés d’Amazon seraient directement concernés dans cette affaire. Ils n’auraient pas respecté les propres règles de l’entreprise, interdisant l’accès aux données des vendeurs pour le développement des produits floqués Amazon.

Selon d’anciens employés du groupe américain, l’entreprise demandait parfois à un analyste commercial d’Amazon de créer des rapports contenant des informations « secrètes » ou utilisant des données provenant exclusivement d’un seul et même vendeur. La Commission européenne cherche à comprendre jusqu’où a pu aller l’entreprise. Si les faits sont avérés, Amazon risque gros. En interne, une enquête a également été lancée.

Faut-il revoir les règles de la concurrence ?

La Commission européenne en est convaincue : ce schéma est celui des grandes plateformes en ligne. Un modèle qui se sert des données pour écraser la concurrence. Amazon s’est défendu dans un tweet expliquant que ses vendeurs s’en sortent très bien car ils enregistrent des records de ventes cette année…

La vice-présidente de la Commission européenne, Margrethe Vestager, prévoit de revoir les règles de la concurrence européenne. Elle estime que ces règles sont datées et qu’elles ne correspondent plus à la mondialisation ni au numérique. Amazon ferait bien de prendre au sérieux les accusations de la vice-présidente car en 5 ans, elle a tout de même infligé 18,9 milliards d’euros d’amendes pour pratiques abusives, 8,2 milliards cumulés rien que pour Google.