La conquête de l’espace connaît depuis quelques années un nouvel acteur, SpaceX, qui a révolutionné la façon de concevoir des fusées. L’innovation est venue dans la conception de « lanceurs » de fusée capable d’être utilisée plusieurs fois. Le principe : détacher le module et le faire atterrir, pour ensuite lui permettre de faire décoller une nouvelle fusée. Dans l’idée cela paraît plutôt simple, pourtant SpaceX a subi beaucoup d’échecs avant enfin d’avoir les résultats actuels. C’est pour cette raison que les lancements de la société privée américaine sont moins chers que tous les concurrents étatiques, comme les États-Unis (NASA), la Russie (ROSCOSMOS) ou la Chine (CNSA). L’ESA emboite le pas, quelques années après, et développe un moteur similaire, qui devrait porter le nom de Prometheus.

Vers une fusée low-cost européenne nommée Prometheus

Le projet d’une fusée réutilisable a mis du temps avant de se matérialiser en Europe. Alors que SpaceX pouvait se targuer d’avoir révolutionné l’exploration spatiale, de son côté l’ESA (l’agence spatiale européenne) n’a pas grandement évolué ces dernières années. Mais tout est sur le point de changer avec le projet « Prometheus ». Le moteur devrait s’adapter aux actuelles fusées Ariane 6, mais aussi aux engins à venir. L’ESA explique dans son communiqué : « nous souhaitons être les précurseurs de la propulsion de fusée à très bas prix, mais restant suffisamment flexible pour s’adapter à une flotte de nouveaux lanceurs pour n’importe quelle mission. Le module sera potentiellement réutilisable. »

Le futur moteur devrait permettre de réduire par 10 le coût d’un lancement à l’avenir. En plus de cela, il sera plus flexible et s’adaptera un plus grand nombre de missions. Les innovations à venir pendant le développement permettront aussi d’améliorer les moteurs actuellement utilisés. Le Prometheus devrait fonctionner avec un mélange d’oxygène et de méthane liquide, ce qui apporte une meilleure efficacité et une grande facilité dans la manipulation du carburant. Le projet est en développement depuis l’année dernière, avec notamment une nouvelle méthode de fabrication, plus rapide et donc moins chère. L’ESA veut ainsi se placer comme l’un des grands acteurs de la conquête spatiale à faible coût. Le moteur Prometheus pourrait voir le jour avant 2030, offrant de nouvelles opportunités à l’Union européenne.