Depuis trois ans, Facebook partage les conclusions de ses rapports à propos de « comportements inauthentiques coordonnés ». En 2019, 50 réseaux d’influence ont été démantelés à travers le monde. Notamment à l’approche d’élections. En mai 2020, Facebook a repéré deux réseaux en Tunisie et en Irak. 770 pages ont été supprimées.

Des réseaux d’influence bien huilés

Facebook enquête sur plusieurs types de comportements inauthentiques. Les faux abonnés, l’engagement excessif, etc. Principalement motivés par des raisons financières, ces comportements peuvent avoir des impacts forts sur les gouvernements démocratiques. Facebook considère ces opérations d’influence comme des efforts coordonnés visant à manipuler le débat public dans un but stratégique où les faux comptes sont au cœur de l’opération.

Au mois de mai, le géant des réseaux sociaux a démantelé deux grands réseaux d’influence. Le premier était tunisien et se concentrait sur les pays d’Afrique du Nord. En Tunisie, 446 pages, 182 comptes Facebook, 96 groupes, 60 événements et 209 comptes Instagram ont été supprimés. Le réseau d’influence utilisait des faux comptes pour se faire passer pour des locaux dans les pays qu’il ciblait. Ses comptes poussaient les internautes vers des sites en dehors de Facebook se présentant comme des entités d’information indépendantes.

Parmi les pages supprimées, certaines se sont livrées à une tactique bien connue désormais. Constituer une audience sur un sujet divertissant et passer d’un thème non politique à un thème politique, ou l’inverse. Facebook a découvert ce réseau dans le cadre d’une enquête interne qui a finalement permis de relier l’activité de ces pages et comptes frauduleux à une société de relations publiques basée en Tunisie, baptisée Ureputation.

Les gouvernements sont souvent à la baguette

Même constat en Irak, où Facebook a supprimé 324 pages, 71 comptes, 5 groupes et 31 comptes Instagram. Une action d’influence a été initiée depuis la région du Kurdistan d’Irak. Les protagonistes s’adressaient aux irakiens. De faux comptes se faisaient passer pour des politiciens locaux et publiaient dans des groupes. L’enquête de Facebook a cette fois-ci mené jusqu’à l’Agence Zanyari. Une entité appartenant aux services de renseignement du gouvernement régional du Kurdistan irakien.

On se souvient qu’en octobre 2019, Facebook avait également supprimé plus de 200 comptes russes en Afrique. L’administration Poutine collaborait avec des dirigeants africains pour tester de nouvelles techniques de diffusion de fake news. Plusieurs pays d’Afrique ont été visés par 3 réseaux d’influence russes considérés comme « inauthentiques » et liés à Evgueni Prigojine, un proche allié du président russe, Vladimir Poutine.