Internet Archive est l’une des archives de livres électroniques les plus anciennes. En raison de la crise mondiale due au Covid-19, elle a décidé d’autoriser l’accès illimité à 14 millions d’ouvrages. Cette stratégie avait pour but d’offrir un meilleur confort aux lecteurs durant la période de confinement. Ainsi, ils pourraient faire passer le temps plus vite avec un peu de lecture. Ce faisant, quatre éditeurs se sont insurgés en affirmant qu’Internet Archive violait leurs droits.
Pourquoi une violation de droits d’auteur ?
La mise à disposition illimitée d’ouvrages d’Internet Archive devait durer jusqu’au 30 juin, avec une prolongation possible en fonction de la situation. Cependant, Hachette, Penguin Random House, Wiley et HarperCollins défendent le fait que cette offre bafouait leurs droits. En effet, il est d’usage de verser des droits d’auteur lorsque des livres sont proposés aux lecteurs, ce qui n’a pas été le cas ici.
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Une parade innovante de la part d’Internet Archive
C’est le fondateur de la plateforme, Brewster Kahle, qui réagit face aux représailles des maisons d’édition. Selon lui, le procès n’a pas lieu d’être puisqu’Internet Archive est une bibliothèque comme une autre. De ce fait, elle aurait tout à fait le droit de prêter des livres à ses abonnés. Rappelons d’ailleurs que les versions disponibles sont des scans des œuvres originales, non des documents PDF.
Ce dernier a ajouté que le confinement imposé par les gouvernements empêche, par la même occasion, d’avoir accès à tout type de document, dont les livres « physiques ». C’est pourquoi Internet Archive souhaite mettre en place cette solution temporaire. Enfin, Kahle avancé la théorie du control digital lending (CDL) ou prêt numérique contrôlé, selon laquelle la copie numérique faite par les bibliothèques ne constitue en rien une violation de droits d’auteur.
Un procès ambigu à tous les niveaux
Les quatre éditeurs se sont offusqués devant la tentative d’Internet Archive de légitimer ses torts. Selon eux, la soi-disant théorie CDL serait une machination inventée de toute pièce. Internet Archive serait en train de ternir le travail de toute une vie, sans récompenser les auteurs des livres et sans leur avoir demandé préalablement leur accord. Devant toutes ces accusations, l’entreprise semble déçue, car son objectif serait de soutenir à la fois les éditeurs, les auteurs, ainsi que les lecteurs.
La suite du procès est attendue avec impatience. Pour l’heure, le fondateur d’Internet Archive ne s’est pas encore prononcé sur la prochaine action de la défense. Il défend juste bec et ongles que poursuivre une bibliothèque qui se soucie du bien-être de sa communauté dans une situation de crise n’est dans l’intérêt de personne.