Les responsables de la sécurité nationale américaine ont approuvé le rachat, par un groupe d’investisseurs, de l’application de rencontres gay Grindr. Celle-ci a été vendue par une société chinoise après que l’administration Trump ait fait part de ses inquiétudes quant au vol potentiel de données personnelles.

La protection des données américaines au cœur des priorités

Le président Trump souhaite protéger à tout prix les données de ses citoyens. C’est pourquoi il a mis en place un embargo contre Huawei, soupçonné d’avoir fait de l’espionnage. Cette mesure empêche entre autres le géant chinois de profiter des services Google sur ses smartphones.

En 2020, il a réitéré le sujet, mais cette fois contre Grindr. Appartenant actuellement à Kunlun Tech, une société basée à Pékin, une pression énorme repose sur ses épaules. En réalité, le gouvernement américain ne souhaite pas donner l’accès aux données de ses ressortissants à un autre pays, encore moins à une puissance économique telle que la Chine. L’application compte d’ailleurs 4,5 millions d’utilisateurs journaliers, ce qui amplifie l’enjeu.

Une opération qui fait débat

Un montant de 608,5 millions de dollars devrait être versé à un groupe d’investisseurs, dont on n’a pas révélé certains noms selon une information dévoilée par l’agence Reuters en mars 2020. Il est important de noter que cette nouvelle a été révélée peu après que les États-Unis auraient forcé Kunlun Tech à céder Grindr, qu’elle possède depuis 2016.

Parmi les futurs propriétaires de l’application, on peut citer James Lu, un ex-cadre de Baidu. Ses compères, par contre, n’ont pas été présentés. Ils existent tout simplement sous la personne morale baptisée San Vicente Acquisitions.

C’est un véritable coup dur pour Kunlun Tech qui a pourtant déboursé 93 millions de dollars pour acquérir 60% des parts de l’application. Le reste a été ensuite acheté deux ans après. Dès lors, Edward Markey et Richard Blumenthal, deux sénateurs américains, ont envoyé une lettre aux responsables de Grindr pour en savoir davantage sur sa méthode de gestion.

Au bout du compte, cette vente estimée comme forcée témoigne encore une fois de la volonté des États-Unis et de la Chine à dominer le terrain économique. Pour le moment, c’est la RPC qui caracole à la première place des puissances économiques mondiales. Cependant, avec la riposte de Trump qui instaura des embargos, les entreprises fortes chinoises devraient se préparer à mettre en place des parades.