Aujourd’hui dans Culture Numérique on s’intéresse à BonneGueule, un blog de mode masculine créé en 2007 et devenu en quelques années une marque de vêtement et un site de production de contenu. Une belle trajectoire, une trajectoire de passionnés, sur laquelle est revenu Geoffrey Bruyère, l’un des deux cofondateurs de BonneGueule, au micro d’Ambroise Carrière.

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Par les temps qui courent, difficile de débuter une discussion sans demander des nouvelles du confinement. Bonne Gueule dispose de quatre boutiques à Paris, Lyon et Bordeaux qui ont, comme les autres, dû fermer. Comme l’explique Geoffrey Bruyère « la mode en général est ultra impactée par la crise, car ce n’est pas un secteur de première nécessité », même les ventes via l’e-commerce ont été divisées par « 3 ou 4 ». Heureusement avec la sortie de la crise sanitaire les ventes repartent.

Récupérer tôt un créneau peu occupé

Parenthèse douloureuse refermée, il est temps de se pencher sur le parcours de Bonne Gueule. Lorsque Benoît Wojtenka et Geoffrey Bruyère créent leur blog mode en 2007 c’est d’abord pour combler un vide médiatique, « On parlait beaucoup de lifestyle, de shooting dans de belles destinations, mais s’intéresser au produit, poser des questions techniques c’était presque un gros mot ». Être sur le Net en 2007 dans le domaine de la mode masculine c’est être seul, ou presque, sur une page blanche. Facebook n’est même pas encore arrivé en France, BonneGueule est l’un des tout premiers blogs dans son domaine. L’occasion idéale de développer tranquillement son audience.

Via BonneGueule les deux fondateurs entrent en contact avec des fabricants, les professionnels du milieu et une chose entrainant une autre, « en tant que passionnés, à force d’emmagasiner plein d’information dans nos petites têtes, on avait déjà une image qui se formait de ce que serait une marque, de comment elle pourrait se développer avec les nouveaux enjeux digitaux ». Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la création de la ligne de vêtement, en 2014 n’était pas une priorité. C’est un moyen de soutenir financièrement le site d’information BonneGueule qui doit gagner et gagne en professionnalisme, en qualité. Une évolution naturelle selon Geoffrey Bruyère tant l’envie était là de créer leurs propres vêtements, « finalement marcher sur deux jambes fonctionne vachement bien. Une partie du revenu de notre activité de marque, permet d’exaucer nos rêves de beaux contenus, d’un média de qualité ».

BonneGueule, une marque éditorialisée

Cette démarche semble porter ses fruits puisque le média, non monétisé, attire 5 millions de visiteurs par mois. Une vitrine idéale pour la marque de vêtement, une économie substantielle de publicité et finalement la mise en place d’un cercle vertueux. L’étape suivante a été l’ouverture d’une première boutique à Paris. Un passage de l’e-commerce à la boutique physique dont la concrétisation n’allait pas forcément de soi, « Si tu faisais une super expérience digitale, avec énormément d’explication sur chaque produit, la possibilité de lancer un chat… on s’est dit que c’était suffisant en soi et que les boutiques n’avaient pas beaucoup d’avantages en plus » témoigne Geoffrey Bruyère. À la surprise des fondateurs, le succès est au rendez-vous, il existe une demande de contact de la part des clients, et rapidement un tiers du chiffre d’affaires est réalisé en boutique. Une synergie entre physique et digital s’organise alors selon les attentes des clients.

Aujourd’hui BonneGueule est dans l’air du temps, la société répond aux attentes des clients en termes d’origine, de circuit court, de responsabilité sociale et environnementale (RSE), si bien que l’entreprise doit juste continuer sur sa lancée, avec simplement quelques petits ajustements par-ci par-là.